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COURAGE

COURAGE, n.m. (lat. cor « cœur »). Être courageux, c’est avoir du « cœur », pas au sens exclusif de sensibilité, mais au sens plus complet de force d’âme (sens cornélien). Le courage faisait partie, chez Platon, avec la sagesse, la tempérance et la justice, des quatre vertus « cardinales », c’est-à-dire essentielles, qui constituent la perfection morale. Il est étudié dans divers dialogues, en particulier le Protagoras, où il est décrit comme une évaluation exacte des dangers, le Lâchés et la République. Aristote lui a consacré une bonne partie du livre III de l’Ethique à Nicomaque. Il l’analyse comme une forme de la vertu, juste milieu entre la peur et la témérité, et la manifestation d’une grande maîtrise personnelle : il affronte l’épreuve sans la fuir ni s’y précipiter, il reste calme quand c’est difficile de l’être. C’est ce qui lui donne son admirable beauté. René Le Senne a fait du courage l’essence du sentiment moral (Traité de morale, Paris, PUF, 1949), car il s’agit toujours en morale, de surmonter l’obstacle : « C’est le courage d’affronter les objections qui fait la valeur morale de la pensée, comme c’est le courage de se juger soi-même qui fait la vertu de l’examen de conscience (...). Le courage est l’âme même de la moralité parce que la facilité qui n’est que l’expression objective de la lâcheté est la corruption de toutes les vertus. (...) La vertu est le courage du bien. »

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