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CONVENTION NATIONALE

Assemblée révolutionnaire qui gouverna la France à partir de 1792, succédant à l'Assemblée législative. Elle abolit la royauté, proclama la République et condamna Louis XVI à la peine capitale. On en retient trois périodes principales : girondine, montagnarde et thermidorienne. C'est sous la première que la France eut à faire face à la première coalition (Angleterre, Espagne, Hollande) et que débutèrent la guerre de Vendée et la chouannerie. Durant la deuxième fut proclamée la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (de 1793) et instaurée l'organisation de la Terreur. La troisième enfin marqua la fin du gouvernement révolutionnaire et le retour à une république bourgeoise et modérée. Furent décrétées la liberté du culte et la séparation de l'Église et de l'État.

CONVENTION NATIONALE. Nom donné lors de la Révolution française à l'Assemblée constituante qui gouverna la France du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795. Elle succéda à l'Assemblée législative et fonda la Première République. Elle fut élue, pour la première fois en France, au suffrage universel masculin (mais une minorité de Français votèrent) afin de donner une nouvelle Constitution à la France, rendue nécessaire par la déchéance de Louis XVI (journée du 10 août 1792). Composée de 749 députés, presque tous issus de la bourgeoisie et des professions libérales, la Convention se partagea entre trois grandes tendances. La droite d'abord majoritaire, composée des girondins, le centre ou la Plaine (ou marais) et la gauche formée des montagnards. Le 21 septembre 1792, elle succéda officiellement à l'Assemblée législative. On distingue habituellement dans l'histoire de la Convention trois périodes : la Convention girondine (septembre 1792-juin 1793), la Convention montagnarde (jusqu'au 9 Thermidor an II ou 27 juillet 1794) et la Convention thermidorienne (jusqu'au 26 octobre 1795). Malgré son histoire mouvementée et parfois dramatique, la Convention trouva le temps de discuter de tous les grands problèmes concernant l'organisation de la France et accomplit une tâche immense. Outre son oeuvre constitutionnelle (Constitution de l'an I, Constitution de l'an III), elle unifia, sous Cambon, les dettes de l'État (dettes de l'Ancien Régime et dettes contractées par la Révolution) par l'institution du Grand Livre de la dette publique (août 1793), sans pouvoir néanmoins juguler l'inflation (assignats) qui provoqua, après Thermidor (1794), la banqueroute. Elle travailla à la rédaction d'un code unique pour toute la France (Code civil), organisa un état civil laïque, autorisa le mariage civil et le divorce et abolit l'esclavage aux colonies. Si elle ne prit à l'égard des classes populaires que des mesures de circonstances, elle abolit en totalité les droits féodaux sans indemnités (1793). Après l'institution d'un calendrier révolutionnaire, et l'organisation d'une religion révolutionnaire (culte de la Raison, culte de l'Être suprême), elle proclama, en 1795, la séparation de l'Église et de l'État qui dura jusqu'au Concordat de 1801. La Convention créa aussi une Instruction publique (octobre 1795), fonda des écoles primaires et des institutions d'enseignement supérieur, les Grandes Écoles (École polytechnique, École des ponts et chaussées, Conservatoire des arts et métiers, École des mines), le Muséum d'Histoire naturelle, le Conservatoire de musique, les Archives nationales, et l'institut de France qui remplaça les Académies.

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