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conte

conte

Récit court qui pose un regard sur la réalité par le biais du merveilleux ou du fantastique.

Commentaire

A l'origine oral, le conte passe de la tradition populaire à la tradition littéraire. On a pu reconnaître des structures semblables entre les différents contes de l’Europe et de l’Inde. Ainsi, le conte schématise ses personnages, multiplie les péripéties initiatiques, sème sur le chemin du héros des obstacles, arme parfois les protagonistes de pouvoirs surnaturels. La finalité du conte est essentiellement morale ou philosophique. A l’issue du conte, le monde, un instant perturbé, reprend un visage quotidien. Il existe plusieurs types de contes : — le conte de fées, qui fleurit au xvie siècle sous les plumes de Mme d’Aulnoy et de Charles Perrault, présente, dans un cadre rêvé, une action schématique, des personnages en petit nombre facilement identifiables en « bons » et en «méchants », un propos éducatif ; — le conte philosophique, que Voltaire a pratiqué dans Micromégas, etc., présente des situations voisines du réel, des personnages quasi familiers : il est le porte-parole des conceptions philosophiques de son auteur, l’exemple imagé de ses thèses : — le conte fantastique, voisin du conté de fées, en faveur auprès des romantiques (Nodier, Gautier, Grimm, Hoffmann) puis des écrivains de la fin du xixe siècle (Maupassant, Mérimée), s’alimente d’une équivoque entre le réel et l’irréel, guettant la faille' du quotidien. De nos jours, si les écrivains produisent encore des contes, ils se sont peu à peu tournés vers la science Fiction.

CONTE nom masc. - Court récit imaginaire en prose d’origine populaire et orale. ÉTYM. : conter a la même origine que compter, le verbe latin computare. De l’idée de « compter », d’« énumérer », on est passé à celle de « raconter ».

Le conte est sans doute le genre narratif le plus ancien et le plus spontané. Il est enraciné dans le folklore de chaque pays et a souvent un caractère merveilleux. Il a été ensuite adopté par la littérature dite savante où il figure comme l’une des formes du récit, à côté du roman et de la nouvelle dont il se distingue par sa brièveté et sa densité. Certains écrivains sont restés fidèles aux sources du genre qui se complaît dans l’allégorie et l’imaginaire. C’est le cas de Charles Perrault {Les Contes de la mère l’oye, 1667) ou d’Andersen, conteur danois du XIXe siècle, qui ont renouvelé et enrichi le vieux fonds de la création collective. Mais d’autres auteurs, comme Maupassant ou Tchékov, ont « naturalisé » le conte et en ont fait l’instrument de l’observation psychologique et sociale. Il existe enfin, dans la littérature européenne, depuis le XVIIIe siècle, une tradition du conte philosophique dont Voltaire a fixé le modèle avec Candide, Zadig, L’Ingénu. Les événements imaginaires et merveilleux ne valent plus alors par eux-mêmes et pour le pur plaisir de la narration, mais contiennent une leçon morale.

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