Constantin Ier le Grand, C. Flavius Vale-rius Constantinus (v. 272 ou 285 ? - 337) ; empereur romain [306-337].
Constantin Ier le Grand, C. Flavius Vale-rius Constantinus (v. 272 ou 285 ? - 337) ; empereur romain [306-337].
À la mort en Bretagne de l'empereur Constance Chlore (un des deux Augustes), son fils C. est proclamé Auguste par les légions à York. Aussitôt, il mène campagne contre les Francs. Par réaction, à Rome, les prétoriens lui opposent Maxence, le fils de Maximien alors que Sévère (César légitime de Constance Chlore, appelé donc à le remplacer selon le système « tétrarchique » mis en place par Dioclétien) est assassiné. Ces deux acclamations, illégales, signifient la victoire du concept dynastique sur celui de la tétrarchie. Une évolution que le vieil empereur Dioclétien, sortant une dernière fois de sa solitude en 308 à Carnuntum, ne put empêcher. En six ans (de 306 à 312), la plupart de ceux qui prétendaient à l'héritage de la tétrarchie sont éliminés. Restent Maximin Daia en Orient, Licinius dans les Balkans, Maxence et C. pour l'Occident. Alliance de C. et de Licinius : le premier évince Maxence à la bataille du pont Milvius, près de Rome (oct. 312) où l'adepte de Sol Invictus aurait aperçu dans le ciel le monogramme du Christ ; le second défait Maximin Daïa en 313. C. se retrouve seul maître de l'Occident. Ce n'est qu'en 324, à la bataille d'Andrinople, qu'il se débarrasse de Licinius et réunit sous son autorité unique tout l'Empire. Le fils d'Hélène et de Constance Chlore, né à Naissus (aujourd'hui Nic, dans l'ancienne Yougoslavie), meurt en 337, après avoir été baptisé par Eusèbe de Nicomédie, un évêque de tendance arienne. Le corps du premier empereur chrétien est déposé dans le mausolée qu'il s'était fait construire à l'Apostoléion de Constantinople. Sous son règne, l'Empire s'était transformé. Pour autant, C. n'avait rien d'un théoricien. C'était d'abord un militaire qui s'était distingué en Égypte (295-296), contre les Sarmates et contre les Perses, avec Galère, un homme - a-t-on dit - « au front étroit mais à la forte mâchoire ». Première transformation : en 313, Licinius et C. cosignent à Milan un texte que l'histoire a retenu sous le nom d'« édit de Milan ». Il s'agit d'un rescrit adressé à l'Orient pour ordonner la mise en place de mesures de tolérance à l'égard des chrétiens, mesures prévues pour certaines dès 311. Cet édit de Milan est le premier acte de reconnaissance officielle du christianisme : la liberté de culte est assurée, les biens confisqués rendus. La question de la sincérité de C. divise les historiens. Toujours est-il que dès 313, il prend des mesures concrètes en faveur de l'Église de Rome (évergésies, donations, constructions : Saint-Jean-de-Latran, Saint-Paul-hors-les-Murs, Saint-Pierre, etc.) et dès 314, il intervient dans les affaires intérieures de l'Eglise (concile d'Arles où le donatisme est condamné comme schisme ; lois civiles de 317 contre les donatistes). En fait, l'action de C. se limite à faire appliquer la décision ecclésiastique dans une querelle qui relève au départ de la discipline et non du dogme. De même, lors de l'affaire arienne et lors du concile oecuménique de Nicée (20 mai 235), son souci est plus - semble-t-il - de faire respecter les jugements ecclésiastiques et d'assurer l'union et la paix de l'Empire que de se prononcer sur le fond du dogme. Pour lui, l'unité religieuse est indispensable à l'unité politique et à la paix de l'Empire qu'il a réformé. Deuxième transformation : les réformes de l'Empire. Elles touchent tous les domaines. Sur le plan militaire, C. organise un nouvel encadrement (magistri, comtes, ducs), développe l'armée de l'intérieur, plus mobile, au détriment de celle des frontières. Dans le domaine économique, il tente de maîtriser l'inflation par l'introduction d'une nouvelle monnaie, le solidus d'or, et essaie de limiter une certaine mobilité sociale en codifiant les corporations. Sur le plan administratif, il renforce la centralisation, utilise un personnel de fonctionnaires civils (militia) plus nombreux et plus hiérarchisé, transforme les préfets du prétoire en gouverneurs de nouvelles circonscriptions (les préfectures qui regroupent les diocèses, eux-mêmes groupements de provinces) et développe les services de police et de renseignements (agentes in rebus). Enfin, il prend la décision (en 324) de fonder une nouvelle ville sur l'emplacement de l'ancienne Byzance : Constantinople est inaugurée le 11 mai 330 avec un mélange de rites païens et chrétiens ; la « nouvelle Rome » occupe sept collines, est divisée en quatorze régions, possède un forum, un capitole et un sénat mais elle n'est que la deuxième capitale de l'Empire. Ainsi celui qui adopte le diadème de caractère sacré, qui abandonne le titre d'Invictus (employé pour Sol) pour celui de Victor (le Victorieux), qui se veut chrétien et qui autorise (en 333 ou en 337) la dédicace d'un temple en l'honneur de la famille impériale, se veut avant tout être l'empereur de tous.
Bibliographie : A. Piganiol, L'Empereur Constantin, 1932 ; M. Le Glay, Rome. Grandeur et chute de l'Empire, 1992.
CONSTANTIN Ier LE GRAND (Naissus, entre 270 et 288-Nicomédie, 337 ap. J.-C.). Empereur romain, il régna de 306 à 337. Premier empereur chrétien, il rétablit l'unité de l'Empire romain, créa un État très centralisé et fonda une nouvelle capitale, rivale de Rome, Constantinople. Proclamé empereur par son armée à la mort de son père (306), Constantin se rendit maître de l'Occident par sa victoire sur Maxence (312) qui s'était fait proclamer empereur à Rome, puis de tout l'Empire, en combattant victorieusement Licinius qui régnait sur l'Orient et qu'il fit assassiner. Par l'édit de Milan (313), il accorda la liberté de culte aux chrétiens et condamna au concile de Nicée (325) les partisans d'Arius (qui niait le caractère divin du Christ). Il imposa aussi une monarchie absolue, décidant seul des lois et enlevant tout rôle au Sénat et à l'armée. En 330, Constantin transféra la capitale impériale à Byzance qui prit le nom de Constantinople. Il édifia enfin les premiers monuments chrétiens : l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, les basiliques du Latran et du Vatican à Rome, les églises des Saints-Apôtres et de Sainte-Sophie à Constantinople. À sa mort, il se fit baptiser et l'Empire fut partagé entre ses trois fils, l'aîné Crispus ayant été exécuté en 326. Voir Arc de triomphe, Arianisme, Julien l'Apostat.
Liens utiles
- Théodose Ier le Grand, Flavius Théodosius347-395Comme Constantin, le premier empereur chrétien, Théodose, qui fut le dernier empereurchrétien d'Occident et d'Orient avant la prise de Rome par Alaric, mérite également lesurnom de Grand.
- Valentinien Ier (Flavius Valentinianus)321-375Successeur de Julien, et empereur romain d'Occident, en 364, Valentinien Ier travailla commeses prédécesseurs à la sauvegarde de l'empire contre les Barbares.
- Constantin Ier le Grand Constantin Ier était le fils aîné de l'empereur Constance Chlore.
- Vespasien (Titus Flavius Vespasianus)7-79Cet empereur romain (70-79) était issu d'une famille de très modeste condition.
- Gratien, Flavius GratianusFils de Valentinien Ier, il monta sur le trône de l'empire romain d'Occident en 367.