COMMUNAUTÉ

COMMUNAUTÉ, n.f. (lat. communitas). ♦ 1° Réunion de personnes qui ont décidé de vivre ensemble, sur des biens et des ressources qui ne sont pas propriété individuelle, pour atteindre des objectifs communs, pour suivre une commune règle de vie. Le type de la communauté est la communauté religieuse. ♦ 2° Dans les temps contemporains, le terme de communauté est d’un usage étendu et correspond à des réalités multiples. On parle des diverses communautés ethniques existant au sein d’un pays ; — de communautés correspondant à des institutions diverses (« communauté scolaire »). Le terme de communauté désigne toujours un ensemble de personnes réunies, plus ou moins constamment, en vue d’un but commun, ou ayant en commun certains biens, surtout spirituels ou culturels. Des communautés de personnes qui ne sont pas liées par des vœux de religion mais qui ont en commun des objectifs spirituels sont fréquentes aujourd’hui (communautés charismatiques). ♦ 3° Chez Kant, la communauté est une catégorie de l'entendement, conçue comme l'action réciproque des substances qui existent simultanément. ♦ 4° Le sociologue Tönnies a opposé communauté et société. Les phénomènes de communauté sont naturels et spontanés. Les phénomènes de société résultent d'une organisation voulue. L'hospitalité amicale est un phénomène de communauté. L'industrie hôtelière est un phénomène de société.

COMMUNAUTÉ

La notion désigne - en psychologie sociale - un groupe d’individus qui, non seulement vivent en commun grâce à des ressources communes, mais encore se sentent solidaires les uns des autres et ont conscience de former ensemble une unité sociale organique - soudée par le même idéal -, voire même un « nous » fraternel. On parlera, en ce sens, et, à des degrés divers, d’une communauté religieuse, d’une communauté de travail ou d’une communauté familiale. ♦ En sociologie, la notion signifie la possession en commun des biens par un groupe social ; elle s’applique notamment à l’utopie platonicienne de la mise en commun des femmes et des enfants, et, plus généralement, à tout régime économique et social qui interdit la propriété individuelle.

♦ Le philosophe et sociologue allemand Tonnies (1855-1936) distingue la communauté (Gemeinschaft) de la société (Gesellschaft). Alors que la première est une forme naturelle de la vie sociale qui - reposant sur l’instinct et l’affectivité - s’exprime par les liens de parenté ou d’amitié, la seconde - qui procède de la raison - permet les rapports contractuels, l’échange et le commerce, mais crée en revanche des relations sociales artificielles et impersonnelles. ♦ La notion même de communauté politique, telle qu’elle est utilisée philosophiquement à partir des théoriciens du contrat social, montre l’insuffisance de ce point de vue sociologique, tout en amenant à réfléchir sur la nature du lien qui peut en unir les membres. La communauté est bien un fait de culture, impliquant un choix au moins initial, par lequel les hommes passent d’une simple coexistence à un partage de droits et de devoirs. Mais un idéal de vie communautaire, accentuant uniquement les relations entre membres, risque d’aboutir, soit à une tendance globale au totalitarisme, soit à privilégier des « tribus » locales trouvant à se loger dans l’ensemble d’un corps politique. COMMUNAUTE (n. f.) 1. — Caractère de ce qui est commun au sens 1 (la communauté d’intérêt). 2. — Groupe social caractérisé par la vie commune, par la communauté des biens, des aspirations, etc.