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CIVILISATION

Dérivé du latin civis, « citoyen ». - Par opposition à l’état sauvage ou à la barbarie, résultat des efforts de l’homme pour discipliner ses pulsions et domestiquer son environnement. - En sociologie, ensemble des phénomènes sociaux, religieux, intellectuels, artistiques, scientifiques et techniques propres à une société donnée. • Alors que la plupart des philosophes des Lumières célèbrent les progrès dont la civilisation est porteuse, Rousseau l’accuse au contraire d'avoir corrompu la nature de l'homme : « Nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection ».

 

CIVILISATION, n.f. (lat. civis « citoyen »). On peut parler de la civilisation, au sens abstrait, ou des civilisations, de telle ou telle civilisation au sens concret. ♦ 1° Au sens abstrait, la civilisation s’oppose à la barbarie, à la nature sauvage. Elle implique des considérations de valeur. Elle traduit, à la fois, la maîtrise acquise par l’homme sur la nature, et la prééminence de la pensée et de la volonté sur les comportements instinctifs. En ce sens, on peut envisager et espérer que la civilisation s’étendra à toute l’humanité et en réalisera l’unité effective. ♦ 2° Au sens concret, une civilisation se définit par l’ensemble des mœurs, des usages, des façons de vivre et des valeurs adopté par un peuple donné. On parle, par exemple, de civilisations précolombiennes ou de civilisation chrétienne. ♦ 3° Culture et civilisation. Les Anglo-Saxons tendent à rejeter la notion de civilisation au profit de celle de culture. Les deux termes n’ont pas, cependant, la même signification. Le premier, « civilisation », est plus étendu, plus global, plus sociologique ; il comprend la technique, les modes de vie, et les habitudes sociales aussi bien que la vie intellectuelle et spirituelle. La civilisation est un phénomène qui imprègne tout un peuple. Le mot «culture» a un sens plus étroit, plus intellectuel et plus personnel. Il concerne essentiellement les connaissances, la vie de la pensée et les activités artistiques. La religion imprègne une civilisation, modifie les mœurs, retentit sur la vie collective. Et elle fait partie de la culture en tant que vision du monde et de la destinée de l’homme.

CIVILISATION

Pour la pensée classique, c’est fondamentalement l’ensemble des phénomènes religieux, intellectuels, politiques, etc., et des valeurs qui y correspondent, caractérisant les populations qui participent de l’héritage gréco-romain et du christianisme. La civilisation s’oppose alors, de façon très ethnocentrique, au sauvage ou à la barbarie. La pensée moderne a d’abord généralisé le concept pour l’appliquer à toutes les sociétés. On parle dès lors de la « civilisation amazonienne » ou chinoise aussi bien que de la « civilisation espagnole » ; mais, sous l’influence de l’anthropologie anglo-saxonne, le terme est relayé en ce sens, dans la plupart des cas, par culture.

CIVILISATION (n. f.) 1. — Une civilisation : ensemble complexe, mais structuré, de phénomènes sociaux, tels qu’institutions, croyances, coutumes, techniques, caractérisant une société ; en ce sens, tend à se confondre avec culture au sens 4. 2. —La civilisation : l’emploi du terme civilisé par opposition à barbare, inculte, sauvage, primitif, etc., tire sa justification de considérations mythiques concernant : a) un état de nature asocial ; b) une supériorité de valeur d’un type de civilisation au sens 1 sur les autres ; c) un progrès continu et nécessaire depuis l’état primitif, jusqu’à l’état civilisé. 3. — On oppose parfois la civilisation à la culture, comme exprimant, l’une le côté matériel, l’autre, le côté spirituel du même phénomène.



civilisation, ensemble des caractères propres aux sociétés évoluées. — La notion de civilisation évoque d'abord un certain état de la technique (on distingue les civilisations de l'âge de la pierre, celles de l'âge du fer et, aujourd'hui, les civilisations du charbon, du pétrole, enfin de l'âge atomique), ensuite une certaine forme de culture (par ex. la civilisation grecque). A l'image de la personne humaine, la technique constitue le corps d'une civilisation, la culture représente son âme. La notion de civilisation garde toujours un sens normatif et universel : le progrès de la civilisation implique à la fois un progrès de la technique, par lequel l'homme se rend maître de la nature, et un progrès social et moral dans le sens de l'émancipation des peuples esclaves, d'une société sans guerres et sans classes, et surtout dans le sens de la disparition des pays sous-développés, car l'homme doit d'abord se nourrir avant de consacrer son temps à se cultiver. Le progrès de la civilisation ne doit pas se concevoir, dans le domaine culturel, sous la forme d'une domination de la culture européenne sur les autres cultures (africaines, asiatiques ou américaines), mais sous la forme d'« échanges » grâce auxquels les individualités culturelles se comprennent et s'enrichissent mutuellement.

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