Databac

citoyenneté

1. En Grèce. La citoyenneté était la marque de l’appartenance pleine et entière à une cité, les conditions à son accès dépendant de la constitution de chaque cité. Dans toutes les constitutions, la citoyenneté était un droit exclusif réservé à un nombre d’individus restreint ; à Athènes, les conditions changèrent au fur et à mesure que la constitution devenait plus démocratique , mais il y eut toujours une partie de la population qui ne jouissait pas du droit de cité. En règle générale, il fallait avoir des parents citoyens à part entière et mariés légalement; à Athènes, entre 451 et 338 av. J.-C., c’était une condition nécessaire (voir périclès). Athènes fît une exception et accorda la citoyenneté aux métèques qui servirent dans la flotte lors de la bataille des îles Arginuses en 406 av. J.-C. Les citoyens mâles adultes étaient membres de l'ekklêsia et prenaient donc part à l’élaboration des lois et à l’élection des magistrats; ils siégeaient dans les tribunaux et participaient à la docimasie. Les privilèges des femmes étaient limités : elles n’avaient pas de droits politiques ni de droits de propriété. La propriété foncière était réservée aux citoyens. Pour pouvoir jouir de ses droits de citoyen, le jeune Athénien était enregistré à la fin de sa dix-huitième année par son père ou son tuteur comme membre du dème de sa famille, après que l’on eut examiné s’il répondait aux conditions requises. Le citoyen avait pour devoirs d’obéir aux lois, d’honorer les dieux de la cité, de faire son service militaire (pour les hommes) et de s’acquitter des taxes. On était déchu de la citoyenneté par l’atimie ou l’exil. À partir du IVe siècle av. J.-C., l’octroi de la citoyenneté à des étrangers se généralisa.

2. A Rome. Réservée à l’origine aux habitants de Rome, la citoyenneté romaine fut rapidement étendue aux habitants des colonies établies sur le territoire romain et à ceux de certaines communautés qui avaient renoncé à leur indépendance et qui avaient été intégrées à l’État romain. Pour être citoyen, il fallait avoir des parents citoyens romains et mariés légalement ou bien, dans certains cas, avoir un parent citoyen et un parent étranger. On pouvait obtenir le droit de cité par un décret du peuple (ou, plus tard, de l’empereur). Aucun citoyen romain ne pouvait être en même temps citoyen d’un autre État indépendant. Dans les premières années de la République (aristocratique), les citoyens étaient divisés en patriciens et plébéiens ; les premiers jouissaient d’un plus grand nombre de droits électoraux et avaient le monopole des magistratures; les seconds durent se battre pour obtenir l’égalité des droits politiques. Des communautés italiques entières reçurent aussi la citoyenneté romaine, avec tous ses droits et ses devoirs sauf le droit de vote. Après la guerre sociale (90-88 av. J.-C.), la citoyenneté romaine fut étendue à tous les alliés italiques, si bien que Rome cessa d’être une cité-État pour devenir une capitale. À cette époque, tous les citoyens jouissaient du droit de vote dans les différentes assemblées de Rome, du droit de se présenter aux magistratures et des droits de commerce et de mariage (commercium et conubium). Les femmes n’avaient ni droits politiques ni droits de propriété. La citoyenneté impliquait certains devoirs pour les hommes, avec divers degrés de responsabilité, notamment le service militaire, les impôts directs et certaines obligations civiques comme l’entretien des routes et des ouvrages hydrauliques. En ce qui concerne les membres de la classe la plus pauvre, dont la seule contribution à l’État étaient leurs enfants. Sous l’Empire, les droits politiques des citoyens devinrent insignifiants, mais les droits de commercium et de conubium conservèrent leur importance, tout comme le droit d’en appeler à un haut magistrat, voire à l’empereur, contre une sentence du tribunal. L’empereur Caracalla accorda le droit de cité à tous les hommes libres de l’Empire en 212 apr. J.-C.

Liens utiles