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CHANTER (étymologie)

CHANTER: ce verbe vient du verbe latin cantare, fréquentatif fait sur le verbe classique canere. Ce verbe nous a donné chantage, déchanter. Mais il faut ajouter le verbe composé enchanter, fait sur le latin incantare. Son sens premier « faire une incantation» est un sens très fort et l'apparente au vocabulaire de la magie. Une incantation (adjectif : incantatoire) est un acte de sorcellerie qui produit l'enchantement (sens également très fort à rapprocher du sens d'« envoûtement » : voir envoûter}. Avec enchanteur, nous restons dans le même champ sémantique. Mais ces mots ont vu leur sens s'affaiblir en entrant dans le champ sémantique plus séduisant du plaisir et de l'amour où nous trouvons enchanteresse. Voir également charmer. Chanter nous conduit aussi aux mots chant (du latin cantus) et chanson (également du latin cantus mais par l'intermédiaire d'un autre mot latin, cantio — génitif : cantionis), ainsi qu'à leurs dérivés comme chansonnette ou chansonnier, ou encore chantre et chanteur. A propos de ces deux derniers mots, il faut remarquer leur évolution parallèle. Tous deux remontent au latin cantor = « celui qui chante» (d'après cantare). Chanteur a été formé de manière classique sur le cas régime cantore(m). Chantre s'appliquait autrefois à tout «chanteur»; ce nom est maintenant spécialisé pour désigner «celui qui chante à l'église». Le mot a été tiré du cas sujet cantor (nominatif). Avec chantre et chanteur, nous sommes en présence de doublets. Note : ne pas confondre le chant (chanter) avec le mot chant désignant la « face étroite d'un objet». Il est écrit également champ (sous l'influence erronée du mot venu de campus) : «poser une brique, sur chant (ou : sur champ) ». Il a donné un verbe comme chantourner (découper suivant le profil).

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