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CENDRARS Blaise

CENDRARS Blaise 1887-1961

De son vrai nom Frédéric Sauser, il est né à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, d’un père suisse et d’une mère écossaise. A 16 ans, alors qu’il a grandi un peu partout (Egypte, Italie, Angleterre), il fait une fugue, s’embarque dans le train qui le mène à Moscou, puis de là, en Chine et, enfin, en Perse. Rentré en France après avoir couru toute l’Europe, il fréquente les milieux littéraires, élève des abeilles, cultive du cresson puis reprend ses errances jusqu’en Russie où paraît, en 1909, son premier poème — traduit en Russe — La Légende de Novgorod, jusqu’à New York, où il écrit, en 1912, Les Pâques à New York. Retour à Paris en 1913 pour y publier La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France et Le Panorama ou les Aventures de mes Sept Oncles (dont la parution n’a lieu qu’en 1918). Ces textes en vers libres, au rythme syncopé et haletant, crépitants d’images, sont d’une grande modernité et séduisent Apollinaire qui se les rappellera. Quand éclate la guerre, Cendrars s’engage dans ce qui deviendra la Légion Etrangère et, grièvement blessé, en 1915, perd un bras, ce qui ne l’empêchera pas de pratiquer tous les sports et d’apprendre à taper à la machine. L’après-guerre le voit en Afrique, en Amérique du Sud, chasseur de fauves, prospecteur. Il donne Dix-neuf Poèmes élastiques (1919), puis Kodak et Feuilles de Route (1924). A partir de ce moment-là, il n’écrit pratiquement plus qu’en prose, prose lourde, il est vrai, de poésie: des romans (Rhum, Moravagine), des récits (L’Or, Panorama de la Pègre, La Main coupée, Bourlinguer). Il meurt à Paris, en 1961. Poète de l’aventure, qui souvent d’ailleurs n’est qu’intérieure, Cendrars rejette les cadres étroits et figés du poème traditionnel pour dérouler un long courant continu de poésie, dynamique et rythme, qui accompagne le mouvement. Son œuvre poétique a été rassemblée, en 1947, dans Poésies complètes.




CENDRARS Blaise [Frédéric Sauser] 1887-1961 Poète et romancier suisse d’expression française né à La Chaux-de-Fonds. Ce précurseur de la poésie moderne écrit dès 1909 La Légende de Novgorode et Les Pâques à New York (1912), que suivra presque aussitôt La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France (1913) : poèmes en vers libres aux rythmes à « contre-pied », aux images chaotiques (Apollinaire s’en inspirera dans la pièce intitulée Zone, dont il coiffe in extremis son recueil de vers, fort réguliers pour le reste, Alcools, paru la même année). Au reste, puissant et nonchalant, Cendrars ne se soucie guère d’exploiter ses découvertes. Son métier n’est pas d’écrire mais de vivre : en art, il n’est, dit-il qu’un amateur, un coureur d’aventures, qui couche sur son carnet de bord des notes rapides et qui prend des photographies tout en marchant (ne donne-t-il pas à l’un de ses recueils de poèmes, en 1924, ce titre significatif: Kodak?). À dix-sept ans, il a déjà vu quatre continents, et il les a tous chantés. Il aime tous les métiers (sauf le sien, dit-il : écrire, c’est abdiquer), et il les a pratiqués presque tous : explorateur, trafiquant, légionnaire - il y perd un bras en 1915 -, correspondant de guerre, et même scaphandrier (Éloge de la vie dangereuse, 1926 ; Bourlinguer, 1948). Tous les excès, fussent-ils contradictoires, le fascinent : la violence des sculptures nègres (ballet de La Création du monde, 1928) ou la vie contemplative des mystiques (Le Lotissement du ciel, 1949). Mais ne le croyons pas sur parole quand il se proclame simple mémorialiste, ou encore « biographe » de son compatriote Suter (L'Or, 1925) et de Jean Galmot (Rhum, 1936), car c’est dans le domaine de l’imagination poétique pure (même quand il prétend « retranscrire ») et dans la fiction romanesque qu’il a donné sans doute le meilleur de lui-même et de son art : en particulier dans Moravagine (1926), Emmène-moi au bout du monde, son énorme « chant du cygne » (1955), et, surtout, dans la plus belle de ses œuvres de jeunesse : les Confessions de Dan Yack (1929).

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