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casuistique

casuistique

Examen détaillé des cas de conscience en fonction des règles de la morale et de la religion. Discussion suspecte qui dénature un problème de morale en présentant des arguments de mauvaise foi.

Commentaire

La casuistique et les casuistes ont été vivement critiqués et combattus dans les Provinciales, ouvrage dans lequel Pascal s’engagea aux côtés des jansénistes dans la violente polémique qui les opposa aux jésuites en 1656. Par un élargissement de sens, ce terme désigne désormais « l’art de couper les cheveux en quatre », procédé par lequel on atomise une problématique, en décomposant une question en ses aspects multiples, en ergotant sur les termes et en se montrant excessivement pointilleux dans l’argumentation.

Citation

Ces casuistes, après avoir troublé la paix de l'Église par leurs horribles doctrines qui vont à la destruction de la doctrine de Jésus-Christ, comme disent nos seigneurs les évêques, accusent maintenant ceux qui veulent rétablir la doctrine de Jésus-Christ, de troubler la paix de l’Église. Après avoir semé le désordre de toutes parts par la publication de leur détestable morale, ils traitent de perturbateurs du repos public ceux qui ne se rendent pas complaisants à leurs desseins, et qui ne peuvent souffrir que ces Pharisiens de la loi nouvelle, comme ils se sont appelés eux-mêmes, établissent leurs traditions humaines sur la ruine des traditions divines. (Blaise Pascal, Second Ecrit des Curés de Paris, « Suite des Provinciales ».)

CASUISTIQUE nom fém. - 1. Partie de la théologie qui s’occupe des cas de conscience. 2. Par extension, raisonnement subtil et spécieux qui sert à dissimuler la mauvaise foi sous des artifices de rhétorique. ETYM. : de l’espagnol casuista formé sur le latin casus = « cas de conscience ». Le « cas de conscience » était un problème moral que l’on pouvait résoudre par soi-même ou pour lequel on pouvait faire appel à un « directeur de conscience ». La casuistique nous renvoie à la querelle entre les jésuites et les jansénistes, qui, grâce au rôle joué alors par Pascal, constitue un chapitre important de l’histoire des idées. Dans les Provinciales (1656-1657), Pascal a, en effet, tourné en dérision la casuistique telle qu’elle était présentée et appliquée par les jésuites. Dans leur souci de propagande de la foi et dans leur désir de se concilier les faveurs du « monde » (la société dominante), ceux-ci en étaient venus à minimiser sinon à supprimer la notion de péché. Ce qui comptait à leurs yeux n’était pas l’acte lui-même, mais l’intention dans laquelle on le commettait. Selon leur casuistique, il n’y avait péché que lorsque l’acte était accompli en pleine connaissance et avec un refus volontaire de la grâce que Dieu nous envoie pour nous en détourner.

—► Jésuite




CASUISTIQUE

Partie de la théologie morale qui a pour objet de résoudre les cas de conscience à la lumière des principes éthiques. L’art de la casuistique, dans lequel excellèrent les Jésuites - en utilisant les ressources de l’esprit juridique -, donna finalement lieu à des abus que dénoncèrent les Jansénistes et notamment Pascal. Selon Kant, la casuistique n’est pas une science, mais un exercice intellectuel réalisé par l’examen de nos actes. Il a pour objet l’application des principes généraux de la morale aux cas concrets, cette confrontation avec la réalité des faits permettant d’éduquer le jugement.

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