BURKE Edmund
BURKE Edmund. Ecrivain et homme politique anglais. Né probablement à Dublin (Irlande) le 12 janvier 1729, mort le 9 juillet 1797 à Beaconsfield. De père protestant et de mère catholique, il entra en 1743 au Trinity College de Dublin; étudiant appliqué et ambitieux, ainsi qu'en témoignent ses lettres à son premier maître Shaket, il connaissait les auteurs grecs et latins et s'intéressait à la philosophie, à la politique et à la morale. En 1748 il passa son diplôme; en 1750 il se rendit à Londres pour y étudier le droit, tout en se consacrant à des travaux littéraires. En 1756 il écrivit la Défense de la société naturelle et la Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau. L'année suivante il fit paraître la première partie de son Essai d'un résumé de l'histoire anglaise qui ne fut jamais terminé. La même année, le besoin d'argent le poussa à se lancer dans la vie politique, où il fit carrière. Nommé en 1705 secrétaire privé de Rockingham, Premier Lord du Trésor, et, en 1766, élu au Parlement, il s'occupa tout particulièrement de la question coloniale v. ses discours Sur l'impôt Américain [1774], et Sur les moyens de conciliation avec l'Amérique [ 1775], sans négliger pour autant certains problèmes métropolitains comme les droits du peuple irlandais, auquel il appartenait. De 1792 à 1795 il soutint la cause de l'Inde. En 1773 il avait connu à Paris dans le salon de Mademoiselle de Lespinasse, les Encyclopédistes; mais il rentra en Angleterre plus conservateur que jamais. « Paymaster » en 1783 dans le gouvernement Portland, il se retira un peu de la vie publique après le triomphe de Pitt, l'opinion publique et le Parlement lui étant hostiles. En 1787, il présenta à la Chambre l'acte d'accusation contre Hasting qui entraîna le procès de celui-ci. C'est a cette époque que remontent ses premiers désaccords avec Fox, qui devaient aboutir en février 1790 à une rupture définitive, Burke, hostile à la Révolution française, ayant publié ses Réflexions sur la Révolution française. La position de Burke, incertaine après qu'il se fût détaché de son parti, le parti Whig, se trouva raffermie en 1792 à la suite de la déclaration de guerre contre la France. En 1794, Burke se retira du Parlement, tout en continuant à participer à la vie politique; en 1796, à la veille de sa mort, il travaillait à une série de lettres intitulée Pensées sur une paix régicide. Ses oeuvres, publiées en trois volumes en 1792, furent rééditées en 1827 en huit volumes, parmi lesquels figurent des ouvrages posthumes.
? « J'admire son éloquence, j'approuve sa politique, j'adore sa chevalerie, et j'en suis presque à excuser son respect pour les établissements religieux. » Gibbon.
Burke, Edmund (Dublin 1729-Beacons-field 1797) ; homme politique anglais et théoricien politique.
Dès son premier ouvrage, A Vindication of Natural Society (1756), satire peu réussie de la philosophie de Bolingbroke, B. montre son aversion à l’égard de l’idéologie des Lumières, aversion qui s’exprime dans presque tous ses écrits. Son Essay towards an abridgement of the English History fait apparaître clairement sa conviction selon laquelle le déroulement de l’Histoire ne peut être ni compris ni jugé en prenant comme mesure la pure raison, comme a entrepris de le faire le radicalisme politique du Siècle des Lumières. Lorsque, après l’accession au trône de George III (1760), la cour s’efforce de limiter les conséquences de la révolution de 1688 et d’étendre à nouveau les pouvoirs de la couronne, B. se tourne résolument vers la politique. Il est secrétaire privé de Rockingham, Premier ministre whig, lorsqu’il se fait élire à la Chambre des communes, où il devient le chef spirituel des whigs. Dans ses Thoughts on the Cause of the Présent Discontents (1770), sa critique des menées réactionnaires du gouvernement trouve son expression littéraire. La prise de position de B. sur les deux grands événements de l’époque, la guerre d’indépendance américaine et la Révolution française, affirme une nouvelle fois son attachement aux situations acquises. Dans la question américaine, il ne conteste pas les prétentions du Parlement anglais à imposer des taxes aux colons installés en Amérique, mais après le début des hostilités, il conseille, pour des raisons pratiques, une rapide conclusion de la paix. Quant aux événements de 1789 en France, il les considère avec beaucoup d’inquiétude et d’hésitations, et exprime sa crainte d’une infiltration en Angleterre de la mentalité révolutionnaire dans son ouvrage Reflections on the Révolution in France (1790). Le livre connaît une extraordinaire diffusion et devient le principal fondement théorique du conservatisme européen moderne. Les critiques acérées de B. contre la Révolution française et ses partisans en Angleterre montrent cependant qu’il lui manque la compréhension de ce qu’avait d’intenable la situation d’avant 1789, qui ne pouvait qu’aboutir à une déflagration. Cependant, par son sens marqué de l’Histoire et sa compréhension des institutions du passé, il doit être considéré comme un des précurseurs de la philosophie de l’Histoire. Lorsque ses conceptions l’ont amené à rompre avec la plupart de ses amis whigs, il se retire en 1791 de toute activité publique, se contentant de prendre position de temps à autre, à titre personnel uniquement, sur les questions politiques d’actualité.
Liens utiles
- Edmund Burke, « Première lettre sur les ouvertures de paix » (1796)
- Edmund Burke, Speech on Conciliation with the Colonies, 22 March 1775
- Burke, Edmund
- HUSSERL, EDMUND
- Edmund Burke1729-1797Entré au Parlement en 1765 et membre de l'opposition whig, c'est le plus grand pamphlétaireet l'un des plus grands orateurs politiques de l'Angleterre.