BURCKHARDT Jakob
BURCKHARDT Jakob. Historien d'art suisse d'expression allemande. Né à Bâle le 25 mai 1818, mort dans cette ville le 8 août 1897. Fils d'un pasteur, il étudia d'abord la théologie, mais également l'histoire et l'histoire de l'art, à l'université de sa ville natale. De 1839 à 1843, il alla poursuivre sa formation intellectuelle en Allemagne, à Berlin, où Il se lia avec Ranke, Kuglet et J. Grimm, puis à Bonn. Rentré dans sa patrie après un court séjour à Paris (1843), il passa son agrégation d'histoire à Bâle (1844) et l'année suivante fut nommé professeur extraordinaire d'histoire à l'université de cette ville. Après avoir occupé, de 1855 à 1858, une charge au Polytechnikum qui venait d'être fondé à Zurich, il revint à l'Université de Bâle, comme professeur titulaire, et ne cessa d'y enseigner de 1858 à 1893, année de sa retraite. Les premiers travaux de Burckhardt avaient été consacrés à l'histoire des pays germaniques au Moyen Age : Les oeuvres d'art des villes belges [1842], Jakob von Hoch-staden, archevêque de Cologne [1843] et L'Archevêque Andreas von Krain et le dernier concile de Bâle (1482-1484)1852]. Mais plusieurs voyages en Italie (le premier date de 1849) le dirigèrent vers l'étude de la Renaissance, quoique son ouvrage sur L'Epoque de Constantin le Grand (1856) dut être, dans la pensée de l'auteur, une introduction à des travaux ultérieurs sur le déclin de l'Antiquité. Le Cicerone, guide de l'art antique et de l'art moderne en Italie (1855 trad. fr. 1892) ouvrit la série des célèbres études de Burckhardt sur les XIVe, XVe et XVIe siècles italiens, et fut suivi de : La Civilisation en Italie au temps de la Renaissance (1860, trad. fr. 1885), Histoire de la Renaissance en Italie (1867), Contributions à l'histoire de l'art en Italie : les décorations d'autels; le portrait dans la peinture; les collectionneurs [1898]. Citons encore, dans le domaine de la philosophie de l'art : Souvenirs d'étude sur Rubens [posthume, 18981, Histoire de la culture grecque [3 vol., posthume, 1898-1900], et dans le domaine de la philosophie de l'histoire : Considérations sur l'histoire du monde (posthume 1905, trad. fr. 1938). L'importante correspondance de Burckhardt est encore en cours de publication; ont paru la Correspondance avec Heinrich von Geymüller [1914], avec Paul Heyse (1916), avec Wölfflin (1948). Le professeur de Bâle demeure le plus grand historien d'art du XIXe siècle : formé à l'école allemande, il reçut d'elle le sens de la relativité historique et du « devenir » des civilisations, qu'il applique audacieusement à l'étude de cette culture gréco-romaine et classique, à laquelle on avait accordé jusqu'alors une valeur absolue. Voyant dans chaque art le reflet d'une civilisation particulière et dans l'histoire de l'art une expression de l'histoire universelle, Burckhardt, replaçant les phénomènes esthétiques dans leur contexte historique, a grandement contribué à détruire le mythe de la « génération spontanée » de la Renaissance encore reçu à son époque. Il faut noter enfin l'influence importante qu'il exerça sur Nietzsche, son collègue à l'Université de Bâle, qui le tenait pour le meilleur connaisseur de la Grèce.
Liens utiles
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- Jakob Boehme (ou Böhme) (1575-1624)
- Jakob Henle1809-1885Anatomiste, de Göttingen, à qui l'on doit la découverte des tubes du rein qui portent sonnom, de l'endothelium des vaisseaux sanguins, des cellules du foie, etc.
- Spener, Philipp Jakob - religieux.