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BUONARROTI Filippo Michele

BUONARROTI Filippo Michele. Révolutionnaire italien. Né à Pise en 1761, il mourut à Paris en 1837. Descendant de Michel-Ange il passa son adolescence et sa jeunesse en Italie dans l'entourage du grand-duc de Tos cane. S'étant fait remarquer par un enthou siasme jugé excessif pour les idées de le Révolution Française, il dut prendre le che min de l'exil. Réfugié en Corse, il publia un journal intitulé L'Ami de la liberté italienne. En 1792, il se rendit à Paris, où il participa activement à la vie politique, fréquentant le club des Jacobins. Chargé par la Convention de différentes missions, on lui décerna le titre honorifique de citoyen français. Emprisonné lors de la réaction thermidorienne, il n'en reprit pas moins ensuite son activité révolutionnaire (1795). Aux côtés de Babeuf, il présida aux réunions du Club du Panthéon, qui attirait des auditoires populaires nombreux. Mais la police veillait et le Club fut fermé par ordre du Directoire en 1796. Alors il se consacra, toujours avec Babeuf, à mettre sur pied une organisation clandestine qui devait demeurer jusqu'au milieu du XIXe siècle, le modèle des sociétés secrètes. Un espion, le capitaine Grisel, ayant réussi à s'infiltrer jusque dans les organismes de direction, les conjurés furent arrêtés et traduits devant la Haute Cour de justice de Vendôme (1797). Le verdict fut des plus sévères : la mort pour Babeuf, la déportation pour Buonarroti. Sitôt connue l'inique sentence qui frappait son ami, Buonarroti intervint dans la salle même des audiences pour lui promettre solennellement de défendre et sa mémoire et la cause pour laquelle il mourait. Buonarroti devait tenir parole et c'est ce qui nous a valu le récit de cette Conspiration des Egaux, dite de Babeuf qui vit le jour en Belgique en 1828. Si, contrairement à la sentence qui l'avait frappé, Buonarroti ne fut pas déporté en Guyane, il connut par contre les prisons de Cherbourg et de l'île d'Oléron. Libéré aux alentours de 1812, il se réfugia d'abord à Genève, puis en Belgique (1815). Il ne devait revenir en France qu'après la Révolution de 1830. Il passa ses dernières années à Paris, dans la tranquillité retrouvée, faisant figure de patriarche, resté fidèle à ses convictions premières.

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