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BONTEMPELLI Massimo

BONTEMPELLI Massimo. Romancier et auteur dramatique italien. Né à Côme le 12 mai 1878, mort à Rome le 21 juillet 1960. Après des études universitaires, ses débuts à la fois dans l'enseignement et dans une littérature qui sacrifie à la mode conventionnelle de l'epoque, à la manière d'Anatole France — poèmes des Eglogues [ 1904], contes du Socrate moderne [1908] et des Sept sages [Sette savi, 1910] ne laissent guère prévoir son destin de novateur et de chef d'école. Il l'inaugure, à la fin de la guerre, par une adhésion passagère au futurisme, poèmes du Pur Sang [1919], puis il renonce à l'enseignement. Ce destin d'apôtre d'un « réalisme magique », comme il disait, — version péninsulaire d'un modernisme, commun pendant les années 20 à toute une littérature européenne, parallèle à certains égards au « fantastique social » exploré par Pierre Mac Orlan — il est préfiguré dans les livres de sa période milanaise, — La Vie intense [La vita intensa, 1919], La Vie laborieuse [1920], Voyages et découvertes [1921], manifestations d'un humour impassible et corrosif dans le tohu-bohu de l'Après-guerre. Quittant Milan pour Rome, Bontempelli va fonder, en 1925, la revue « 900 » (Vingtième siècle), qui deviendra le centre de toute une jeune école littéraire, en nette opposition avec les tendances « archipaysannes » favorisées par le fascisme : la revue, paraissant d'abord en français, finira par être supprimée par le gouvernement de Mussolini, d'où, pour Bontempelli, une alternance d'honneurs (il est membre de l'Académie d'Italie en 1935) et de difficultés (il est « confiné » à Venise en 1938 à la suite notamment de ses protestations contre les lois raciales). C est au cours des deux décennies 20 et 30 que, dans l'œuvre de Bontempelli, « le réalisme magique » connaît son plein épanouissement : d'abord, dans un mode qui tend vers un certain fantastique, animé par une fan-taisie constante, ainsi que par la rigueur du style et du rythme : L'Echiquier devant le miroir [ 1922], Eve ultime [1923], La Femme de mes rêves [1925]. Puis, c'est un « retour à l'humain », où l'inspiration défaille quelque peu : Le Fils de deux mères [1929], La Famille du forgeron [1932], Des Gens dans le temps (1937). Citons aussi l'auteur dramatique : Notre déesse [1925], est créé à Rome au Théâtre des Arts, que Bontempelli dirige avec Pirandello. En 1945, l'écrivain adhère au Parti Communiste et est désigné comme sénateur. Mais il renonce vite à cette charge, de même qu'il cesse d'écrire. Signalons encore l'œuvre du théoricien, son bilan de L'Aventure « novécen-tiste » [1938], ainsi que ses Introductions et discours [1945], contenant les textes frondeurs qui l'avaient signalé à la vindicte fasciste.

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