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bienséance (histoire littéraire)

bienséance

Principe essentiel de l’esthétique classique, qui consiste à respecter les règles de la morale et du bon goût dans une oeuvre littéraire.

Commentaire

La bienséance, la vraisemblance et les trois unités constituent les règles incontournables du théâtre classique. La bienséance est imposée par la morale de l’époque qui veut que rien, dans le spectacle, ne puisse choquer la sensibilité du public. C’est au nom de la bienséance que, au théâtre, on bannit tout réalisme : la mort, la violence, les batailles, les duels, au lieu d’être représentés sur scène, sont évoqués dans de longues tirades. Cette règle s'exerce souvent au détriment de la vraisemblance.

Citation

Les bienséances mettent la perfection et la raison met les bienséances. (La Bruyère, Caractères, chap. XIV, « De quelques usages », 18.)

BIENSEANCE nom fém. — Ce qui est jugé convenable dans une société donnée, ce qui « sied bien », c’est-à-dire ce qui est conforme aux mœurs et aux conventions sociales.

Les bienséances constituent l’une des principales règles de la doctrine classique. Cette règle interdisait de montrer au théâtre tout ce qui était de nature à choquer le public. C’est ainsi que les scènes de violence, de même que les actes familiers de la vie quotidienne ne pouvaient être représentés dans une tragédie. Plus profondément, les bienséances traduisent un principe qui a été l’un des ressorts du classicisme : la sociabilité, la priorité donnée aux conventions sociales sur les aspirations individuelles, le sens de la mesure. Alceste dans Le Misanthrope de Molière est ridicule parce que, au nom de la sincérité, il ne craint pas de braver les bienséances qu’il considère comme de l’hypocrisie. Stendhal, au XIXe siècle, ironisera sur ce souci de bienséance des Français, leur préférant la passion des Italiens.

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