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AUTEL

Du latin altaria, qui signifie bûcher, feu d'offrande. Dans son acception la plus répandue, un autel était une table où l'on célébrait un sacrifice, puis un temple puis une église. Dans l'Ancien Testament, l'autel, ou autel des holocaustes, était un espace surélevé, tertre ou construction de pierre, où l'on offrait des incantations et des prières (c'est-à-dire où l'on rendait sacré par un rituel approprié) et sacrifiait des animaux à Dieu. Cette table sacrée faite de terre ou des pierres non taillées selon la loi mosaïque (Exode 20, 24-25) était un lieu de rencontre entre Dieu et les hommes.

autel. Comme presque tous les actes religieux du monde antique étaient accompagnés de sacrifices, les autels servant de tables sacrificielles constituaient une partie indispensable du culte d’un dieu ou d’un héros (mais pas d’une divinité des Enfers, à qui on faisait ses offrandes dans des puits). C’est ainsi que les autels, comme centres d’adoration, existèrent longtemps avant les temples ; après la construction de ceux-ci, les autels se dressaient le plus souvent à l’extérieur, face à la porte principale. En général, ils avaient la forme d’un bloc, ou parfois disposaient d’un perron accédant à une plate-forme, mais il y avait aussi de petits autels sur lesquels on ne faisait que brûler de l’encens, et qui n’étaient pas destinés aux sacrifices sanglants. Les maisons particulières avaient souvent leurs propres petits autels, sinon, le foyer, ou un endroit sacré, en tenaient lieu. Les autels étaient des lieux de refuge pour les suppliants, qui venaient alors sous la protection de la divinité de l’autel.

autel. Il existait deux sortes d’autels : le bomos et l'eschara. Le bomos est un exhaussement du sol : il pouvait être constitué par un amoncellement de terre, des branchages entassés ou un amas de pierres. Pour les Dédalia, les Béotiens formaient un bomos en bûches, qui brûlaient avec les victimes. Les cendres des sacrifices, en s’amoncelant, constituaient des autels. Cependant, les bomos étaient surtout taillés dans la pierre, en carrés, ronds ou rectangles, et souvent pourvus à chaque angle d’appendices semblables à des cornes trapues. Sur les faces latérales étaient sculptés des ornements (guirlandes, bandelettes, voire personnages). Il y avait des autels de toutes tailles, et ils reposaient en général sur un socle disposé en gradins. Certains édifices offraient des proportions gigantesques, tels l’autel d’Hiéron à Syracuse, celui de Zeus à Olympie et surtout l’autel d’Eumène à Pergame, monument haut de plus de 12 m et orné de nombreuses sculptures. Les autels étaient placés dans les campagnes, dans les rues, sur les places, dans les cours des maisons, aussi bien que dans l'aire sacrée des temples. Sur ceux qui se trouvaient dans les édifices, on n’offrait que des sacrifices exécutés sans l’aide de feu. Les autels où l’on consumait les victimes étaient situés dans l’enceinte sacrée, mais hors de l’édifice. Un mur bas ou une chaîne limitait l’espace sacré, qu’il séparait des profanes. Ces autels étaient souvent dressés au-dessus de fosses qui recevaient le sang des victimes et des foyers (c’est un sens du mot eschara) étaient entretenus pour brûler les animaux sacrifiés. Ce nom est aussi donné aux autels domestiques et aux autels qui servaient de refuge aux suppliants. Enfin les agyies étaient des autels en forme de stèles, placées aux portes des maisons en l’honneur d’Apollon, protecteur des rues.

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