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Ausone

Ausone (Decimus Magnus Ausonius, v. 310-393 apr. J.-C.). Poète latin, fils d’un médecin de Burdigala (Bordeaux). C’est là, ainsi qu’à Toulouse (Tolosa), qu’il fit son éducation. Après avoir enseigné la rhétorique pendant trente ans à Burdigala, il fut nommé précepteur de Gratien, fils de l’empereur Valentinien Ier. Avec son élève, il accompagna l’expédition de Valentinien contre les Germains en 368-369. Quand Gratien succéda à son père, Ausone reçut un rapide avancement, devenant préfet des provinces romaines de Gaule, et par la suite d’autres provinces, puis finalement consul en 379. Après le meurtre de Gratien, il regagna son domaine familial de Burdigala, où il semble qu’il ait passé la plus grande partie du reste de son existence. Il était au moins officiellement chrétien, mais sans aucune profondeur de sentiment religieux: il essaya de dissuader son élève Paulinus (ultérieurement saint Paulin de Nola) d’abandonner le monde pour mener une vie religieuse. Ausone écrivit beaucoup de vers d’une grande variété de mètres, témoignant d’une grande habileté technique. Il existe plus de cent épigrammes dont quelques-unes sont écrites en grec. Il semble avoir écrit sur tout thème qui se présentait, les noms des jours et des mois, ou les propriétés du nombre trois. Il faisait notamment ses délices des catalogues en vers : les professeurs de Burdigala, les villes célèbres du monde, les Douze Césars, les Sept Sages. Il adorait aussi les exploits tels que la composition d’une prière en quarante-deux hexamètres rhopaliques commençant par spes deus aeternae stationis conciliator (Dieu / notre espoir / de salut, / certain à jamais, / unificateur de tous). Ses poèmes les plus importants et les plus intéressants sont les Ephemeris («les événements d’une journée »), une description d’une journée ordinaire de son existence (le temps et le lieu ne sont pas clairs) son réveil, ses discours à divers domestiques, et ainsi de suite : et le Mosella, un long poème en hexamètres qui décrit avec des détails considérables les beautés de la Moselle et la vie qui se poursuit alentour. Dans sa prose, on trouve une longue Gratiarum actio ou action de grâces pour son consulat, adressé à Gratien.

AUSONE (Decimus Magnus Ausonius). Poète, grammairien et rhéteur latin. Né à Burdigala (Bordeaux) en 309 ou 310, mort après 393 probablement dans les environs de cette même ville. Fils d’un sénateur, Ausone étudia, puis enseigna la rhétorique dans sa ville natale, il fit ensuite une très brillante carrière dans l’administration de l’empire romain. Nommé par Valentin Ier précepteur de son fils, Gratien, l’année même où celui-ci fut associé au trône (367), Ausone s’installa à la cour impériale qui résidait alors à Trêves. Il semble y avoir joui d’une grande considération. Les empereurs successifs lui confièrent de très hautes charges; il fut questeur du palais en 375, préfet du prétoire en 376-379, consul en 379 et gouverna successivement l’Italie, l’Afrique et les Gaules. Cependant Ausone n’était peut-être pas un administrateur hors de pair, c’est sans doute la raison pour laquelle, alors qu’il était préfet des Gaules, on lui adjoignit son fils, plus apte que lui à remplir cet office. Ausone termina sa carrière de magistrat comme proconsul de l’Asie; à la mort de Gratien, tue par Maxime en 383, il se- retira dans un domaine situé près de Burdigala. Ausone a été le grand poète de cette époque de désordres et de décadence. Au sein même de ses occupations officielles, il polissait des écrits pleins d’élégance et d’esprit; deux de ses poèmes seulement sont inspirés par les circonstances de sa vie : Bissula, qui porte le nom d’une prisonnière de guerre, et La Moselle, hommage à la cité de Trêves où ses charges le firent séjourner. Une bonne partie de ses œuvres sont étroitement liées à ses activités de rhéteur, tels les Souvenirs aux professeurs de Bordeaux, l'Epitaphe des héros qui ont pris part à la guerre de Troie, L’Ordre des villes célèbres, Sur les douze Césars, ou encore, dans un genre un peu différent, les Ephémèrides et l'Eclogarium — v. Œuvres d ’Ausone. Par contre, on trouve dans les Petits Poèmes ou Idylles, des accents plus personnels qui montrent en Ausone, derrière le versificateur de cour et le rhéteur, un authentique tempérament de poète. Ausone était chrétien, cependant son inspiration est toute païenne et il n’est pas surprenant qu’il n’ait pu comprendre la vocation de son plus cher disciple Meropius Pontius Anicius Paulinus qui devint évêque de Noie et fut canonisé. Ausone chercha de tout son pouvoir à décourager cette vocation et éprouva un très grand chagrin de la retraite de Paulin, chagrin dont nous trouvons un écho dans les trois épîtres en vers adressées à son disciple.




♦ « Écrivain ingénieux, spirituel, brillant, versificateur adroit, qui n’a pas le souffle de Claudien, mais qui excelle dans tous les artifices de la métrique et dans tous les raffinements du style, Ausone est le produit le plus distingué de la rhétorique gauloise, de cette rhétorique qu’il enseigna lui-même avec tant de succès. » A. Puech. ♦ « La poésie est pour lui un jeu d’esprit. Mais c’est un lettré délicat, et lorsqu’un sentiment sincère l’anime, il se montre vraiment poète. » J. Humbert.

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