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APPARENCE

Du latin apparere, « être visible », « se montrer ». - Aspect extérieur d’une chose ; façon dont elle se présente à nos sens. - Aspect trompeur des choses, par opposition à ce qu’elles sont réellement. - Le réel, tel qu’il se laisse appréhender dans l’expérience (synonyme : phénomène). • Si Platon souligne le caractère trompeur des apparences, Nietzsche au contraire affirme qu'il n'y a pas d'autre réalité que celle qui nous apparaît. Le soi-disant « monde vrai » de la métaphysique est une illusion née de la dépréciation du sensible et de la vie.  

APPARENCE, n.f. Ce qui apparaît. ♦ 1° Sens général. Aspect extérieur qui correspond plus ou moins à la réalité (l’habit ne fait pas le moine) ; peut donc désigner toute une gamme de données, depuis l’apparition «en personne» jusqu’aux «apparences trompeuses». ♦ 2° Aristote et saint Thomas d’Aquin distinguent : a) ce qui apparaît avec évidence ; b) ce qui semble vrai, mais ne l’est pas (saint Thomas fait précéder l’énoncé des erreurs qu’il examine des mots videtur quod «il apparaît que, il semble que...») ; c) ce qui est admis par l’opinion commune, et doit donc être examiné par le philosophe. ♦ 3° Kant distingue le phénomène de l'apparence ; et il définit deux sortes d’apparences : a) l'apparence empirique, jugement entraîné par une illusion sensorielle (ex. : les deux anses que l’on attribuait à Saturne, les illusions d’optique, etc.) ; b) l’apparence transcendantale, qui consiste à utiliser les principes de l’expérience sensible pour des êtres qui n’en font pas partie, ex. : les antinomies.

APPARENCE

Du point de vue ontologique, la dénonciation des apparences comme trompeuses remonte à Socrate et Platon, et la question s’est ultérieurement posée, pour la science, de savoir s’il y a bien un « écart » entre ce qui nous apparaît du réel et ce réel en lui-même. En proposant de nommer phénomène ce qui, du monde, se manifeste pour nous, Kant a fait tomber en désuétude l’usage métaphysique du terme apparence - qui garde aujourd’hui un sens psychologique : il désigne alors la présentation d’un objet admise comme différente de ce qu’est ce dernier en réalité.

APPARENCE (n. f.) 1. — Tout aspect d’une chose. 2. — Aspect d’une chose conçu comme différent de ce qu’est cette chose : une apparence trompeuse. 3. — Ce qui nous est donné des choses dans notre représentation, Syn. phénomène ; opposée à réalité, chose en soi : « L’être d’un existant c’est précisément ce qu’il paraît » (Sartre).

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