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APORIE

Du grec aporia, «voie sans issue», «impasse» (du préfixe privatif a- et poros, « pore », « trou », « issue »). Difficulté logique insoluble, problème restant sans solution, en raison de l’égale force des arguments en présence. • Les dialogues de Platon qui s'achèvent sur le constat d'une contradiction insurmontable sont dits aporétiques.

APORIE, n.f. (gr. aporia «ce qui gêne le passage», «embarrasse le chemin») ; d’où, chez Platon et Aristote, difficulté provenant de propositions opposées. ♦ 1° Aristote. Difficulté qu’il faut résoudre (le livre B de la Métaphysique énumère quatorze apories que la suite résoudra) ; ♦ 2° Sens moderne. Impasse, c’est-à-dire question insoluble.

APORIE

(A privatif et poros, en grec : ressource.) Désigne, depuis Aristote qui en distinguait quatorze variétés, l’impossibilité de choisir entre deux opinions également argumentées. Les apories servirent aux pyrrhoniens pour justifier le scepticisme, alors qu’initialement, elles ne signalent pas un échec de la pensée, mais plutôt un défi lui proposant un devoir d’examen. En philosophie moderne, et notamment chez Kant*, le mot est pris dans un sens plus fort pour désigner une difficulté logique insoluble. Cette acception se prolonge chez certains auteurs du xxe siècle (Bataille, Derrida) dans une pensée de ce qui est alors repéré comme l’impossible.

APORIE (n. f., étymologie : impasse) 1. — Pour Aristote, difficulté ou incertitude résultant de l’« égalité des raisonnements contraires » ; cf., pour Kant, l’antinomie ; par extension, contradiction. 2. — (Lato) Impasse. 3. — Aporétique : qui relève d’une aporie au sens 1 ; par extension, sceptique, dubitatif. APORIE nom fém. - Raisonnement sans issue, car prisonnier d’une contradiction insoluble. ETYM. : du grec aporia, signifiant proprement « absence de passage », « de moyen ». Dans les dialogues de Platon, Socrate conduit souvent son interlocuteur vers une aporie pour lui montrer la faille de son raisonnement. Dans Nous et les autres (Seuil, 1989), Tzvetan Todorov emploie ce mot pour désigner la contradiction dans laquelle se trouve Pascal qui, voulant démontrer l’impuissance de la raison, fait l’admirable preuve du contraire. Il l’emploie aussi à propos d’Helvétius (1715-1771) qui, en voulant argumenter sur la relativité de toute chose, ne cesse de formuler des « jugements de valeur qui n’ont de sens qu’absolu » : « On peut cependant observer à l'intérieur du livre d'Helvétius une issue à l'aporie dans laquelle il s'enferme la plupart du temps. »

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