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antiroman

antiroman

Roman des années 60 qui refuse les lois et les conventions du roman traditionnel.

Commentaire

Roman de la rupture, l’antiroman ne rejette pas les notions d’intrigue, de personnage, de cadre spatio-temporel : il les traite d’une manière inédite. En réaction contre un genre jugé trop conventionnel et artificiel, il se définit comme une œuvre de recherche, d’exploration dans laquelle la forme et l’univers romanesque se libèrent de la tradition héritée du XIXe siècle. L’antiroman, sous l'égide notamment de Nathalie Sarraute, donnera naissance au « nouveau roman ».

Citation

Ces œuvres étranges et difficilement classables ne témoignent pas de la faiblesse du genre romanesque, elles marquent seulement que nous vivons à une époque de réflexion et que le roman est en train de réfléchir sur lui-même. (Jean-Paul Sartre, préface à Portrait d'un inconnu, de Nathalie Sarraute.)

ANTIROMAN nom masc. - Type de roman qui ne comporte aucun des éléments servant à définir le roman traditionnel. L’appellation d'antiroman, comme celle d’antithéâtre et d’antihéros, a été inventée par les critiques pour définir les nouvelles formes romanesques proposées par les auteurs qui refusaient de suivre la tradition et voulaient notamment, pour ce qui est du roman, rompre avec « le point de vue de Dieu » qui caractérisait le roman balzacien. Comme son nom l’indique assez, l’antiroman se caractérise par un certain nombre de refus : suppression de l’intrigue linéaire et très charpentée, des personnages ayant un « état civil » et une psychologie à la fois simple et cohérente, de la fonction documentaire du roman. Ces refus s’accompagnent d’un effort de renouvellement au sujet duquel on se reportera à « Nouveau roman ». La nouveauté dans ce domaine était relative et correspondait essentiellement au besoin d’échapper à l’académisme. Cette contestation du roman traditionnel avait, en particulier, été faite par Laurence Sterne dans Vie et opinions de Tristram Shandy (1760-1767) et dans Voyage sentimental en France et en Italie (1768), et par Diderot dans Jacques le fataliste écrit en 1773 et qui s’inspire beaucoup du livre de Sterne. Ces deux ouvrages étaient déjà, à leur manière, des antiromans.

—> Antihéros - Nouveau Roman - Personnage