Databac

ANTIPSYCHIATRIE

ANTIPSYCHIATRIE, n.f. Courant anarchisant lancé dans les années 1960, en particulier par Foucault, Marcuse et quelques autres ; leur thèse est que c'est la société qui rend fous les fous ; il n'y a donc pas de malades mentaux, mais seulement des déviants. D'où l'ouverture des hôpitaux psychiatriques, et un mode de fonctionnement particulier : les «communautés thérapeutiques» (COOPER, Londres, 1962), où discutent ensemble les médecins, les malades, le personnel, etc. pour décider des actions par votes «démocratiques». Parallèlement les autres institutions sociales sont détruites (la famille, l'école, etc.).

ANTIPSYCHIATRIE

Mouvement, principalement d’origine anglo-saxonne, qui, à partir des années soixante, rompt avec les critères et les méthodes de la psychiatrie classique, contestant notamment l’internement des schizophrènes. Ronald Laing et David Cooper en sont les deux initiateurs. Le premier, subissant d’abord l’influence de Sartre, étudie particulièrement les relations interindividuelles les plus complexes, au niveau des demandes non formulées, rôles d’emprunt, esquives, des réponses nécessairement insatisfaisantes, etc. ; quant à Cooper il dénonce les structures aliénantes de la famille qui, selon lui, se reproduisent dans les structures sociales dans la mesure où elles imposent à l’individu une « normalité » étouffante. ♦ L’antipsychiatrie propose des thérapeutiques qui prennent en charge, au-delà du « malade » lui-même, l’ensemble de son entourage, tant familial que social (relations de quartier, de travail, etc.). Elle aboutit ainsi nécessairement à une remise en cause politique de l’organisation sociale : « Tout délire est une déclaration politique », affirme Cooper.

antipsychiatrie, mouvement philosophique et médical qui critique la conception occidentale de la folie et le rôle des médecins psychiatres dans notre société. L’antipsychiatrie est née, au début des années 1960, avec la diffusion des idées de G. Bateson sur l'origine psychofamiliale de la schizophrénie, celles de M. Foucault sur la folie et celles de H. Marcuse sur la société d'abondance. La thèse essentielle des antipsychiatres est que la maladie mentale (la schizophrénie, en particulier), n'ayant d'autres causes que psychosociales, n'est pas vraiment une maladie. Les « fous » sont en réalité des « non-conformistes », des « déviants » par rapport à une norme établie, et leur internement n'a d’autre but que de les contraindre à accepter un certain ordre social. À partir de ce postulat, il faudrait supprimer les hôpitaux psychiatriques ou, à défaut, les transformer en lieux d'accueil, d’où toute violence, y compris la contrainte de la simple discipline, serait bannie. La première expérience est tentée, en 1962, par un médecin anglais, D. Cooper, mais, devant l’hostilité des infirmiers elle doit cesser en 1966. D'autres communautés thérapeutiques — où malades et personnel soignant se confondent, se réunissent, discutent librement, analysent les événements quotidiens de leur communauté — ont été créées en Angleterre par D. Cooper, R. D. Laing, A. Esterson et L. Redler ; en Italie, par F. Basaglia ; en France, par M. Mannoni. L’antipsychiatrie effraye l’opinion publique, et nombre de psychiatres la considèrent comme irréaliste et utopique.

Antipsychiatrie : Groupe de doctrines ayant en commun les positions suivantes : 1. Ce qu’on appelle maladie mentale résulte de la répression sociale. 2. Les critères de la normalité ne sont pas scientifiques mais politiques, Imposés par la société. 3. Fous, déviants et marginaux sont plus sains que les soi-disant normauxdomestiqués par un monde dément. 4. Les soins psychiatriques sont une violence, ou au moins une erreur, car ils contrarient le voyage libératoire (métanoia) que permet la folie. Dans sa forme radicale, l’antipsychiatrie fait l’économie (au moins en théorie) de la psychogenèse, de l’organogenèse et du traitement.

Liens utiles