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Angelo Rinaldi

Né en 1940 à Bastia, fils d’un militant communiste mort en déportation, Angelo Rinaldi, Prix Fémina 1972 pour La Maison des Atlantes est critique littéraire à l’Express. Adolescent, Rinaldi a quitté la Corse. Elle est restée le pays de ses révoltes, le lieu de ses fascinations. S’il n’y retourne qu’épisodiquement, il ne cesse de l’habiter par l’écriture, de la détruire et de la reconstruire, de mettre en question la bourgeoisie insulaire dont il dit les retards et les tares. Comme lui, les narrateurs de ses romans parlent de la Corse et recréent son microcosme à distance, depuis l’Italie ou la France. S’ils y reviennent c’est pour confronter le réel et leurs souvenirs, pour retrouver les secrets perdus. Ses narrateurs, jeune fils de famille désœuvré, dans La loge du gouverneur, grand avocat dans La Maison des Atlantes, écrivain velléitaire et un peu gigolo dans L’Education de l’oubli ne se ressemblent pas entre eux, ni ne sont à son image, mais ils ont en commun de s’interroger sur leur origine, de vouloir démêler ces nœuds de vipères que furent leurs familles et qui conditionnèrent leur destin : leurs réussites comme leurs échecs. Romancier de la mémoire, explorateur du passé et par là d’un monde où s’inscrit sa propre histoire, metteur en scène d’une société décadente, Rinaldi traite la Corse comme Proust la haute société parisienne. L’écriture de son premier roman accusait encore cette parenté, mais dans la suite, tout en conservant jusque dans la notation insolente ou provocante une cadence soutenue, il a fait de son écriture l’outil de sa propre recherche. ► Bibliographie

La loge du gouverneur, 1969 ; La Maison des Atlantes, 1972; L'Education de l'oubli, 1974, Denoël, collection Les lettres nouvelles;

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