Anaximène

Anaximène, philosophe (Milet, v. milieu du vie s. av. J.-C.). On ne sait rien de lui, sinon qu’il est le troisième des grands philosophes et savants milésiens et qu’il était fils d’Eurystratos. Selon sa théorie, la substance primordiale est une et infinie, mais déterminée, car il l’assimilait à l’air. De cette substance sont nées toutes choses, aussi bien les choses spirituelles, les dieux, l’âme (qui est un souffle), que les choses matérielles. Les différences entre les étants sont donc, non pas qualitatives, mais quantitatives. Ainsi, lorsque l’air se dilate, il devient feu, tandis que sa condensation crée les nuages et lorsqu’elle augmente encore, elle donne l’eau, la terre étant issue d’une nouvelle contraction de ce dernier élément. Les corps célestes, qui sont ignés, donc plus légers que l’air, sont soutenus dans l’espace par l’air. Ainsi, à partir de cette théorie de la raréfaction et de la condensation, il explique tous les différents phénomènes observables dans la nature (par exemple, les vents sont produits quand l’air condensé se précipite sous l’effet d’un choc...).

ANAXIMÈNE de Lampsaque. Rhéteur grec. Il vécut entre 380 et 320 av. J.-C. Disciple de Diogène le Cynique et du rhéteur Zoïle, il fut théoricien de l’art oratoire et orateur lui-même. S’inspirant des orateurs les plus célèbres, il composa, plus pour exercer sa rhétorique que par nécessité, des discours de caractère parlementaire et judiciaire, ou même de genre épidictique tel que l'Encomion d’Hélène, qui n’est point parvenu jusqu’à nous. Son œuvre principale, la Rhétorique à Alexandre , qui laisse beaucoup à désirer en ce qui concerne la répartition logique et la symétrie, montre qu’il était un philosophe empirique. Devenu, selon la tradition, maître d’Alexandre le Grand, il l’aurait suivi dans ses expéditions guerrières en Asie, et son ouvrage, La Geste d’Alexandre, serait un récit de faits dont il aurait été le témoin. A cette occasion, Anaximène rendit service aux citoyens de Lampsaque : Alexandre, pour les punir de s’être alliés aux Perses, voulait détruire leur ville, Anaximène réussit à apaiser la juste colère de son jeune élève. Lampsaque lui érigea une statue dans le stade d’Olympie, qui était encore visible à l’époque de Pausanias. Anaximène également écrivit une Histoire hellénique en douze livres, et [Histoire de Philippe}.