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AMOUR

AMOUR. n.m. ♦ 1° Sens large. Disposition affective très forte à l’égard d’un être considéré comme bon, désirable ; mais deux directions sont possibles : amour déterminé par le plaisir éprouvé ; amour de don de soi. Ainsi, saint Augustin opposait : «J’aime les grives» (en les dévorant) et «Le Christ m’aime» (en donnant sa vie pour me sauver). Les scolastiques distingueront : l’amour de concupiscence et l’amour de bienfaisance, bienveillance (générosité). 4 2° Psychologie. Inclination vers une personne de l’autre sexe, allant jusqu’à la passion : Eros. Certains psychanalystes distinguent l’amour captatif (de captare, «chercher à prendre», désir d’accaparer telle personne, attitude première de l’enfant), et l’amour oblatif (de oblatio, «offrande», disposition à se donner à une personne, ou à plusieurs) ; cette distinction retrouve la précédente. ♦ 3° «Pur amour». Doctrine de Fénélon : «L’amour pour Dieu seul, considéré en lui-même et sans aucun mélange de motif intéressé, ni de crainte, ni d’espérance, est le pur amour ou la parfaite charité» (Maxime des saints, ch. I). V. cependant «Adoration» ; thèse liée au quiétisme. ♦ 4° Amour-propre. Amour égoïste de soi-même, placé au centre de toutes ses préoccupations, et poussant l’individu à ne faire cas que de soi-même. ♦ 5° Amour de soi (Rousseau). «Sentiment naturel qui porte tout animal à veiller à sa propre conservation, et qui, dirigé dans l’homme par la raison et modifié par la pitié, produit l’humanité et la vertu. L’amour-propre n’est qu’un sentiment relatif, factice et né dans la société, qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre, qui inspire aux hommes tous les maux qu’ils se font mutuellement et qui est la véritable source de l’honneur» (Discours sur l’origine de l’inégalité, note 0). ♦ 6° «Amour intellectuel de Dieu» (Spinoza). Béatitude du sage. ♦ 7° «Dieu est Amour» (1re Épître de saint Jean, IV, 8).




amour, mouvement du cœur qui nous porte vers un être, un objet ou une valeur universelle. — C'est ainsi que Platon, dans le dialogue le Banquet, distingue différents degrés de l'amour, selon qu'il se rapporte à un individu concret, à une idée générale (par exemple, l'amour de valeurs nationales ou professionnelles, l'amour de la science, etc.) ou à la lumière de la Vérité (amour qui requiert toute une initiation philosophique et religieuse). En ce qui concerne l'amour se rapportant aux individus, les philosophes scolastiques distinguaient justement l'"amour de bienveillance", qui désire le bien d'autrui, et l'« amour de concupiscence », qui désire simplement s'approprier autrui ; seul le premier possède une valeur morale. Du point de vue psychologique, l'amour se forme par un phénomène de « cristallisation », qui a été décrit par Stendhal (De l'amour) et qui est analysé comme une fixation progressive de la joie que nous procure le commerce avec une personne déterminée; Stendhal oppose cet amour vrai au «coup de foudre», qui est, le plus souvent, destiné à disparaître aussi vite qu'il est advenu. Du point de vue moral, l'amour est en général défini comme une tendance opposée à l'égoïsme. « Le véritable amour, écrivait Tolstoï, a toujours pour base le renoncement au bien individuel. » Les moralistes chrétiens y voient la source de la vertu suprême, qui est la « charité ». Le problème philosophique est de savoir si l'amour peut être un moyen de connaissance (Platon; Spinoza : «L'amour intellectuel de Dieu naît du troisième genre de connaissance » ; Fichte en 1806), ou s'il est un aveuglement de l'esprit (Descartes : « L'amour est une passion qui peut être excitée en nous sans que nous apercevions en aucune manière si l'objet qui le cause est bon ou mauvais » ; Nietzsche ; Schopenhauer : « L'amour n'est qu'un piège tendu à l'individu pour perpétuer l'espèce »).


AMOUR (EROS, CUPIDON) Dieu de 1’Amour. Mais Grecs et Romains n’en ont pas la même conception. Eros apparaît en divinité primordiale, au moment de la création du monde. En revanche, Cupidon accompagne la déesse Aphrodite-Vénus et il se trahit par les traits facétieux de son caractère.

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