Allitération

nom fém. - 1. Répétition des consonnes initiales à des fins expressives. 2. Par extension, répétition de consonnes à des fins expressives. 3. Toujours par extension, répétition de sonorités (consonnes ou voyelles) à des fins expressives. ÉTYM. : formé sur le latin littera = « lettre ». L’exemple le plus souvent cité est le vers de Racine figurant dans Andromaque, dans lequel la répétition des « s » suggère le sifflement des serpents : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes. » Dans le même esprit, on pourrait citer ce vers de Verlaine (Sagesse) : « L’or des pailles s’effondre au vol siffleur des faux. » Il faut cependant rappeler que la valeur expressive des sons est toujours rattachée au sens qu’ils sont appelés à renforcer. Selon l’actualisation apportée par le sens, les mêmes sons peuvent avoir des fonctions très différentes et même opposées. —► Assonance — Harmonie imitative — Onomatopée

Répétition d'une même consonne dans une phrase ou un vers.

Exemples 1. De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles. (Stéphane Mallarmé, Apparition.) 2. Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. (Arthur Rimbaud, le Dormeur du val.) 3. Chacun se dispersa sous les profonds feuillages. (Victor Hugo, les Contemplations, «la Fête chez Thérèse».)

Commentaire L'allitération n'est intéressante à commenter que lorsqu'elle renforce la valeur phonique ou le sens de la phrase. Elle peut produire un effet de douceur et de glissement (la liquide l de l'exemple 1), de dureté, accentuant une certaine fatalité (les dentales d et t, la liquide r de l'exemple 2), de sensualité (le f et le s dans l'exemple 3). Il faut se garder de multiplier les allitérations car elles seront assimilées à une gaucherie du scripteur. Il est toujours difficile de déterminer les effets d'une allitération, car on risque de tomber dans l'interprétation gratuite ou la subjectivité.

Allitération : répétition d’un même phonème consonantique en prose ou en poésie. Ex. : «Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèles» (Hugo).