agôn
agôn, concours, jeux publics. Les jeux occupaient une grande place dans la vie publique des Grecs; ils revêtaient toujours un caractère funèbre ou religieux à l’époque classique, mais on voit dans l'Odyssée des jeux organisés chez les Phéaciens, où le concours n’est qu'un spectacle; il en sera de même à l’époque hellénistique où l’on instituera des jeux en l’honneur de souverains; Alexandrie, Antioche et Pergame connaîtront des jeux brillants où domineront les concours musicaux et les courses hippiques. Les jeux se présentaient sous deux formes : ils étaient soit panhellé-niques, soit réservés à une cité. Les jeux panhelléniques étaient les jeux Olympiques, Isthmiques, Pythiques et Néméens. Même s’ils furent postérieurement consacrés à une divinité, les grands jeux possédaient un caractère funèbre, et il semble que l’institution d’agôn, lors de funérailles importantes, représente une substitution à des sacrifices humains. On trouve cependant dans l’Iliade l’union de jeux et de sacrifices, lors des funérailles que fit Achille pour Patrocle, premier témoignage que nous possédions des jeux antiques. Les jeux de cités étaient consacrés à diverses divinités et se déroulaient lors des fêtes qui leur étaient dédiées. Alors que les jeux panhelléniques étaient ouverts à tous les Grecs qui avaient rang de citoyens, les jeux de cités étaient réservés aux citoyens de la cité, bien qu’il arrivât que des villes invitassent à y participer des citoyens de cités amies. Lors des Panathénées, des Carneia, des Héraia d’Argos, des Dionysies, avaient lieu des jeux, et les Erotia, fêtes d’Éros à Thespies, en Béotie, étaient uniquement composées de concours, athlétiques, hippiques et peut-être musicaux. Parmi les jeux de cités, on peut compter les jeux fédéraux, auxquels pouvaient prendre part les États membres de la fédération : ainsi, les fêtes d’Apollon à Délos, ouvertes aux cités de la ligue de Délos, et les jeux sacrés d’Artémis à Éphèse. Ces jeux avaient tous un caractère de périodicité; ils se renouvelaient soit annuellement, soit tous les deux, trois, quatre ou cinq ans. Les concours étaient divisés en trois catégories : jeux hippiques (agônes hippikoi), jeux musicaux (agônes tnousikoi), comprenant des concours de danse, de musique et de chant, jeux gymniques (agônes gymnikoi); ces derniers étaient constitués par le pentathlon, qui comprenait le saut (en longueur), la course à pied (de fond ou de demi-fond), le lancement du disque, le lancement du javelot, la lutte, auxquels il faut ajouter le pugilat, qui est une forme de boxe, et le pancrace qui tient de la lutte et du pugilat à poings nus. Les récompenses étaient des couronnes ou des objets de valeur.