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ZHU RONGJI

Dirigeant communiste chinois. Adulé par les Occidentaux et la communauté des Chinois d’outre-mer, le « numéro deux » du régime chinois et principal responsable des grands dossiers économiques de la fin du xxe siècle, souffre au plan interne d’une popularité chancelante. Né dans la ville natale de Mao Zedong (Changsha, capitale du Hunan) en 1928 au sein d’une famille aux « bonnes origines de classe », il est très jeune imprégné de l’histoire du communisme et de ses héros. Ingénieur diplômé de la prestigieuse université Qinghua, il adhère au Parti (1949) en tant que président de l’Union des étudiants quelques jours avant la fondation de la République populaire de Chine (RPC). Partisan du modèle yougoslave, il est expulsé du Parti communiste chinois (PCC) en 1957 comme « droitier ». Réhabilité en 1979, Zhu est nommé vice-ministre de la Commission nationale de l’économie (1983). Affecté à Shanghai lorsque le pouvoir central octroie plus de liberté financière à la métropole du Sud, il impressionne la direction du Parti en revitalisant l’économie de la ville dont il est maire après le départ de Jiang Zemin (1988). Localement, les campagnes anticorruption lui valent le surnom de « juge Bao Qingtian », magistrat légendaire de la dynastie des Song. Surnommé le « tsar de l’économie », il dirige en 1991 le Bureau d’économie et des finances puis accède au Bureau politique (1992). Devenu premier vice-Premier ministre (1993), il supplante Li Peng victime d’une crise cardiaque, en s’installant à ses fonctions ainsi qu’au poste de gouverneur de la Banque centrale. De stature athlétique, Zhu est un personnage charismatique. Parlant couramment l’anglais, il dispose des ressources politiques d’un leader moderne aux yeux des jeunes technocrates. Son ascension rapide s’explique aussi par la protection dont il bénéficie de la part de dirigeants comme Chen Yun ou Deng Xiaoping et sa bonne connaissance des économistes de tous bords. Dès 1951, Zhu est formé par des personnalités aussi différentes que Gao Gang, Li Fuchun ou l’intellectuel Ma Hong. Étiqueté « neutraliste », l’axe Jiang Zemin-Zhu Rongji représente à partir de 1992 le groupe majoritaire au sein du pouvoir. Libéraux en économie, critiques à l’égard de la mondialisation, conservateurs sur le plan social, ils se présentent avant tout comme des experts. L’objectif de « bonne gouvernance » et une meilleure efficacité de l’État constituent leur unique projet politique. Zhu a fait irruption sur la scène internationale à la suite de la crise financière asiatique ouverte à la mi-1997, afin d’accélérer l’entrée de la Chine à l’OMC. Devenu Premier ministre (1998-2003), sa popularité s’est trouvée mise à l’épreuve alors que lui incombait la responsabilité du démantèlement de facto du système socialiste.

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