Databac

WAHL (Jean) WEBER (Max) WEIL (Simone) WITTGENSTEIN (Ludwig) WURZBOURG (Ecole de)

WAHL (Jean). Philosophe français (1888-1974), qui créa en 1946 le Collège philosophique. Il a insisté dès 1929 sur le pessimisme caché de la philosophie hégélienne (le Malheur de la conscience dans la philosophie de Hegel) ; a fait connaître en France la pensée de Kierkegaard (Etudes kierkegaardiennes, 1938). Historien de l'existentialisme et existentialiste lui-même.

WAHL Jean. Philosophe français. Né le 25 mai 1888 à Marseille, mort le 19 juin 1974 à Paris. Son père, enseignant, ayant été muté à Paris, Jean Wahl l’y suivra naturellement et cette ville conservera pour lui jusqu’à sa mort un attrait affectif tout particulier. En 1907, il entre à l’Ecole Normale et en 1910, il est agrégé de philosophie, précédant Gabriel Marcel son ami. Par la suite, il assumera différents postes de professeur dans l’enseignement secondaire en province. Docteur es Lettres en 1920, il enseigne à Lyon, Nancy, Besançon et sa carrière débouche en 1936 sur la Sorbonne où il enseignera continuellement (sauf pendant la guerre) jusqu’à sa mort. Durant soixante ans, Jean Wahl va former des générations de jeunes intellectuels français, assurant son magistère sans relâche et avec un sens aigu de la pédagogie. Il ne s’enferme pas dans la philosophie et ses centres d’intérêts sont multiples : la poésie, la musique, la peinture qu'il interroge sans relâche. 1939 : éclate la guerre. Jean Wahl s’exile à Bayonne mais il est rappelé à la Sorbonne. Le gouvernement de Vichy décide de mettre à la retraite forcée les professeurs d’origine juive et Jean Wahl recevra ses élèves dans sa chambre d’hôtel. Il déclara ouvertement son opinion sur ses collègues que « la terreur a rendu bègues et qui, par lâcheté ou par peur, feront le jeu d’un gouvernement collaborateur ». En 1941, il est arrêté, incarcéré au camp de Drancy où il subit mille humiliations; jeté au cachot, il échappe miraculeusement à la déportation, grâce à des interventions amies. Il exige de reprendre son poste, mais le climat de l’époque n’étant point salutaire pour un philosophe — juif ou non — ses amis vont l’encourager à passer la ligne de démarcation et à rejoindre les U.S.A. A son retour, son appartement devient le lieu privilégié d’une réflexion anticonformiste et critique, regroupant artistes, écrivains et philosophes. Les premiers écrits de J. Wahl paraissent en 1920 (Le Rôle de l’instant dans la philosophie de Descartes et Les Philosophes pluralistes d’Angleterre et d’Amérique). Le philosophe y démontre que le « royaume de l’éternel et la transcendance n’occultent ni l’acte créateur de l’esprit ni le sens du particulier concret ». 1939 voit la publication de Malheur de la conscience dans la philosophie de Hegel, ouvrage qui aidera considérablement la réflexion de deux autres philosophes, Kojève et Hippolite. Sur le plan religieux, le christ de Jean Wahl est celui de Hegel. En 1938, il publie ses Études kierkegaardiennes, monument de savoir, puis en 1953, son Traité de métaphysique et en 1964 L’Expérience métaphysique. Pendant la même période, à Royaumont, il fera un exposé demeuré célèbre sur « L’ordre et le désordre dans la pensée de Nietzsche ». Jean Wahl, rétif à « toute foi qui se formule », intitulera un de ses commentaires (Mélanges Koyré, Paris, 1963) « Notre monde fermé, c’est un monde infini ». Fasciné par la transcendance, il n’en demeura pas moins un analyste aigu du réel.

WEBER (Max). Sociologue allemand (1864-1920), célèbre pour son étude sur l'Ethique protestante et l'Esprit du capitalisme (1904). Il a cherché à établir, par compréhension (texte 145), le « type idéal » de chaque société et a souligné l'importance du processus de rationalisation dans le monde moderne.

WEIL (Simone — rien de commun avec le personnage politique Simone Veil). Philosophe française (1909-1943), qui enseigna au Puy, à Roanne, alla travailler en usine, pour connaître réellement la condition des ouvriers. Elle a recherché avec passion la vérité et la justice. Ses œuvres ont été publiées après sa mort (cours au lycée de Roanne, l'Attente de Dieu, la Connaissance surnaturelle, la Condition ouvrière, Intuitions préchrétiennes, la Pesanteur et la grâce). Avant de mourir elle avait écrit l'Enracinement (publié en 1949) où elle examine les rapports entre l’individu et la collectivité, montre les failles du monde moderne, la décomposition de la société contemporaine, et pose les conditions d’une intégration harmonieuse de l’homme dans un ensemble politique équilibré. « Il me paraît impossible d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies», a écrit Albert Camus. — Née israëlite, elle découvrit le christianisme et a affirmé catégoriquement son adhésion aux mystères chrétiens.

WELTANSCHAUUNG. n.f. Terme ail. (littéralement « vision du monde »), devenu classique dans la philosophie allemande contemporaine. Désigne un ensemble d'opinions plus ou moins conscientes qui caractérisent une société historique particulière.

WITTGENSTEIN (Ludwig). Logicien et philosophe anglais d'origine autrichienne (1889-1951) ; s'est consacré d'abord au problème du fondement des mathématiques. Son Tractatus logico-philosophicus (1921) est marqué par l'empirisme logique ; mais il abandonna ce dogmatisme un peu simple en découvrant la complexité du réel et celle du langage. (Texte 207.)

WURZBOURG (Ecole de). Groupe de psychologues qui ont travaillé dans l'université de cette ville allemande, en utilisant l'ancienne méthode de l'introspection, qu'ils ont reprise dans un sens expérimental, pour étudier les « attitudes de conscience ».

Liens utiles