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VILMORIN Louise de

VILMORIN Louise de 1902-1971 Mieux connue pour son œuvre en prose, cette amie de Malraux et de Cocteau a publié plusieurs recueils de poèmes et notamment le Sable du Sablier (1945), L’Alphabet des Aveux (1954). Esprit vif et brillant, elle s’est essayée avec succès, dans la ligne d’Apollinaire, au calligramme.
VILMORIN (Louise Levêque de). Écrivain français. Née et morte a Verrières-le-Buisson (Essonne) : 4 avril 1902 - 26 décembre 1969. Issue de la célèbre famille des grainiers, mais aussi, par sa mère et par son père, de deux familles illustres de la noblesse française, elle est également liée à Jeanne d’Arc par l’arrière-grande-tante de son ancêtre Philippe-Victoire de Vilmorin. Elle ne se destinait pas à la littérature, mais elle fréquenta, toute jeune, des hommes de lettres, par exemple Antoine de Saint-Exupéry. En 1934, poussée par André Malraux, elle publia un premier ouvrage, Sainte-Unefois, où elle montrait déjà les vertus d’une écriture à la fois mélancolique et sans lourdeur, et le tragique de situations et d’intrigues sentimentales difficiles, si ce n’est inextricables. Elle poursuivit dans cette voie, avec une très grande sûreté de style, fruit d’un patient travail. De ses autres romans, on peut dire qu’ils sont tous réussis, aussi bien dans la forme, toujours élégante, que dans le fond insolite et souvent fantasque : La Fin des Villavide (1937), histoire d’un couple sans postérité qui fait d’un fauteuil son enfant et va jusqu’à le marier : dans ce récit, Louise de Vilmorin réussit à dépasser la satire des milieux d’argent pour attendre à l’expression du pathétique de deux personnages solitaires et déchirés. Dans un roman publié quelques années plus tard, Le Lit à colonnes (1941), on voit comment « un prisonnier devient l’instrument du destin ». Peu à peu, Louise de Vilmorin développe ses thèmes, celui du hasard qui n’en n’est jamais totalement un, de la réalité transformée par le bizarre, des destins qui se compliquent, des sentiments et des passions qui entrent dans des labyrinthes sans issue; elle le fait toujours avec une sorte de logique, de grâce, de charme et souvent d’humour qui permettent de détourner le drame vers la tragi-comédie. Louise de Vilmorin donnera le meilleur de son œuvre dans Julietta (1951) : une jeune femme qui a raté son train s’installe, sur son invitation, dans la maison d’un homme et refuse de partir. L’équivoque de la situation, l’angoisse de l’homme, des situations souvent intolérables, tout cela se termine par la naissance de l’amour. De son côté, Madame de (1951) exprime l’éphémère des amours perdues et oubliées à travers une sorte de ronde dans le monde des ambassades. D’autres romans suivront, où Louise de Vilmorin n’a rien perdu de son élégance et de son inspiration si particulière : Les Belles Amours (1954), La Lettre dans un taxi (1958), Migraine (1959), et L’Heure Maliciose 1967). Cette romancière qui avait le goût délicat et aérien de la musique, des fleurs et de la peinture a manifesté maintes fois son sens de la poésie en composant des sortes de chants, pétillants de grâce et de charme au milieu d’une mélancolie sans regret : Fiançailles pour rire (1939), Le Sable du sablier (1945), L’Alphabet des aveux (1954), Solitude, ô mon éléphant (Posth., 1972) et un poème, «J’ai Vu », qui parut après sa mort, en 1970, dans un recueil préfacé par André Malraux, auprès duquel elle était morte. Celui-ci rendait ainsi hommage à un écrivain qui, plus encore qu’une romancière, avait été une musicienne accomplie du verbe.

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