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VIDE

VIDE. adj. et n.m. ♦ 1° Sens strict. Absence de matière, néant. ♦ 2° Sens usuel. Absence de ce que l'on s'attendait à trouver (Cette pièce est vide ; mon verre est vide). ♦ 3° Absence de contenu intellectuel. Une phrase vide de sens (elle est nulle).

VIDE. — Diverses méthodes se proposent de rééquilibrer ou de développer la personnalité par le recours aux techniques du vide mental. Le bouddhisme, sous différentes formes, et notamment le Zen, ont déjà préconisé la recherche du vide pour accéder à la délivrance et à l’éveil. La « méditation transcendantale », de nos jours, avec Maharishi Mahesh Yogi, et d’autres initiatives, sous divers noms, s’en inspirent. Il s’agit d’éliminer, autant que faire se peut, du champ de la conscience actuelle, idées, images, désirs, sensations, émotions, soucis. On y parvient, pour ne citer que des processus psychologiques, soit par des méthodes de décentration, soit au contraire par des méthodes de focalisation (fixation sur un point imaginaire, sur un mot-mantra, sur un mandala..., qui finissent par s’effacer de l’attention), soit par une méditation immobile et silencieuse. Il s’agit de rétrécir, voire de vider, le contenu différencié de la conscience pour qu’elle ne soit plus que conscience d’être, toute autre attention ayant disparu de son champ. Elle quitte alors tous ses points d’appui ou de départ, pour se fixer au niveau le plus profond de son être, se préparant ainsi à de nouvelles émergences. Le vide auquel elle tend à parvenir, loin d’être le vide du néant, est au contraire le plein indifférencié de l’être, la source de l’énergie, le centre vital. C’est ce que C.G. Jung appelerait : « L’étrangeté première, le creux, l’antre à la profondeur abyssale, ... rien moins qu’un destin. » En symbologie génétique le vide, le trou, est « le symbole du symbole, la schize, le lieu de rupture, du rite de passage » (Virel). Deux attitudes peuvent alors se présenter. Par l’une on tentera de se maintenir un certain temps à ce contact, à cette existence exclusive avec l’un, comme pour se ressourcer, avant de revenir, enrichi d’une force nouvelle au multiple des occupations et préoccupations quotidiennes. C’est comme si l’on avait éveillé et libéré une énergie enclose au cœur de l’être. Des forces insoupçonnées pourraient ainsi se dégager, favorables à la santé physique et mentale, aussi bien qu’aux activités créatrices de l’esprit. Suivant une autre attitude, on laissera, dans cette conscience déchargée et détendue, affluer spontanément l’imaginaire. Un phénomène de « schize », de séparation, d’isolement sensoriel, s’est en effet produit, par rapport à tout l’univers du non-moi, qui monopolisait l’attention : de ce point de vue, elle est « décentrée ». La conscience devient disponible à une résurgence du subconscient à la fois révélatrice et libératrice. C’est là un des aspects de la méthode intégrative de l’imagerie mentale. Le vide s’affirme donc, dans les deux cas, comme le médiateur d’une évolution. Si l’on y rencontre un abîme d’angoisse, on laissera déferler l’imaginaire, lourd d’affectivité, qui écrasait le cœur de l’être ; si l’on y trouve au contraire une source de vie, on s’y plonge et s’y réconforte. Mais le vide reste toujours un risque à courir, auquel on ne s’exposera jamais seul.

VIDE 1. — (Stricto) Absence de toute matière dans une partie de l’espace. 2. — (Par ext.) Absence de ce qu’on s’attend à trouver en un lieu ou qui devrait normalement s’y trouver. 3. — (Péj.) Manque de contenu 4. —Ensemble (parf. classe) vide : ensemble auquel n’appartient aucun élément (en compréhension, on peut le définir comme l’ensemble associé à l’expression « x # x ») ; l'ensemble vide est une partie de tout ensemble (y compris de lui-même).

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