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VÉRONE

Ville d'Italie, en Vénétie, sur l'Adige. Ancienne ville des Cénomans, colonie latine en 89 av. J.-C., elle conserve de l'époque romaine un grand amphithéâtre qui rappelle le Colisée de Rome (Ier s. apr. J.-C.). Place importante de la Vénétie, elle fut prise en 312 par Constantin. En 489, Théodoric y remporta sur Odoacre une victoire qui lui ouvrit la route de l'Italie. Après avoir été le chef-lieu d'une marche du royaume carolingien d'Italie, elle fut rattachée en 952 au royaume germanique et devint ville libre en 1107. Durant le XIIe s. Vérone fut généralement en lutte contre les Hohenstaufen : en 1155, elle tenta de barrer la route à Frédéric Ier Barberousse, qui repartait en Allemagne, mais le passage fut forcé par Othon de Wittelsbach. En 1164, Vérone prit encore la tête d'une ligue contre l'empereur. Sous le règne de Frédéric II, la ville fut le théâtre d'une lutte entre les Montecchi (gibelins) et les Sanbonifazi (guelfes) ; l'empereur permit à Ezzelino III da Romano d'y établir solidement son pouvoir personnel (1227/59), puis, de 1277 à 1387, Vérone fut au pouvoir des Scaligeri (Della Scala) : la puissance véronaise, qui s'étendit sur Vicence, Padoue et Trévise, atteignit son apogée sous Cangrande Ier († 1329), qui donna asile à Dante. Prise par Gian Galeazzo Visconti et rattachée à l'État milanais en 1387, Vérone passa en 1405 à Venise, qui la garda jusqu'à la fin du XVIIIe s. Occupée par Masséna en 1796, elle fut cédée par Bonaparte à l'Autriche (1797/1801), puis fit partie du royaume d'Italie (1805/14) et fut le chef-lieu du département de l'Adige. De nouveau autrichienne de 1814 à 1866, elle fut une place importante du quadrilatère fortifié lombard (avec Peschiera, Mantoue et Legnago) et servit de point d'appui à Radetzky en 1848.

VERONE (Congrès de, octobre-décembre 1822). Congrès qui réunit à Vérone (en Vénétie) les puissances de la Sainte-Alliance (Autriche, Prusse, Russie) ainsi que les représentants de la France (Chateaubriand), de la Grande-Bretagne (Wellington) et des souverains italiens. Différentes questions y furent débattues, notamment les progrès du libéralisme et les dangers d'une révolution en Espagne. Il fut décidé de l'envoi d'une expédition française contre les libéraux espagnols afin de soutenir Ferdinand VII. Voir Trocadéro (Bataille du).

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