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TROPISME

TROPISME, n.m. (gr. tropos «tour», «direction»). Mouvement d'attraction (tropisme positif) ou d'éloignement (tropisme négatif) provoqué par un agent physique sur un être vivant : (phototropisme : certaines plantes semblent se diriger vers la lumière ; géotropisme : les racines se développent en s'enfonçant dans la terre ; anémotropisme : les insectes se posent toujours face au vent). Les tropismes ont d'abord été considérés comme des phénomènes botaniques. Puis on les a observés chez les animaux dont ils orientent les mouvements.

tropisme, en botanique, tendance d'un organisme dans une direction donnée, sous l'influence d'une excitation extérieure : la tendance des héliotropes à se tourner vers la lumière du soleil constitue un tropisme (tropisme positif); la tendance des plantes à s'élever contre la pesanteur exprime un tropisme négatif à l'égard de l'attraction terrestre. — Lorsqu'il s'agit d'animaux, on parle de tactisme.

tropisme, réaction d’orientation d’un organisme soumis à une influence physico-chimique extérieure. Employé primitivement par les botanistes pour désigner les réactions d’orientation des végétaux aux excitations physiques externes, ce terme fut repris par J. Loeb (1859-1924), pour caractériser les comportements attractifs ou répulsifs d’animaux soumis à l’influence de certains agents physiques ou chimiques. D’après cet auteur, il n’y aurait aucune finalité, aucune adaptation dans ces réactions sen-sori-motrices primitives, qui résulteraient de mouvements automatiques tendant à orienter l’organisme dans le champ énergétique de façon telle que ses récepteurs symétriques bilatéraux soient également excités par l’agent. Cette thèse, strictement mécaniste, réduit l’animal à une machine cybernétique qui agit par le jeu de stimuli extérieurs. Les tropismes animaux seraient donc des réflexes auxquels se réduiraient les comportements instinctifs : une chenille, placée dans un tube à essai éclairé d’un côté, se dirige vers la lumière. De même, dans la nature, elle monte vers l’extrémité de la plante, où elle trouve les feuilles dont elle se nourrit, parce que la lumière vient du ciel. Cette thèse fut surtout combattue par H. S. Jennings (1906), qui voyait, au contraire, dans les tropismes animaux des réactions adaptatives. S'il est vrai que la chenille grimpe vers le sommet de la tige, elle en redescend après avoir mangé. Le tropisme animal s'inverse, dit-on, sous l’influence de nouvelles conditions internes (satiété) ; cela prouve que le mouvement n’est pas « forcé », irrésistible, mais est soumis à un ensemble de régulations. Pour G. Viaud, le principal problème est celui du sens de la réaction tropistique et de sa signification. Entre la réaction positive (ou attractive) et la réaction négative, il y a une différence essentielle : celle-là correspond à une tendance primaire de l’organisme à s’orienter vers le maximum d’excitation supportable, celle-ci, au contraire, à l’en soustraire le plus possible. On peut appeler la première un tropisme vrai et la seconde une pathie car, bien que déclenchée par l’agent extérieur, elle est commandée par l’état physiologique momentané de l'animal et a un caractère adaptatif évident. Les véritables « tropismes animaux » ont nécessairement une phase positive (phénomènes locomoteurs dirigés vers l’excitant) et souvent une phase négative consécutive ou, encore, une alternance de phases positives et négatives (cas des tropismes polyphasiques). Les tropismes animaux sont désignés actuellement par le terme de taxie.

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