TRIBUNS DE LA PLÈBE
Magistrats plébéiens de Rome chargés de défendre les intérêts du peuple contre le patriciat. Créés en 493 av. J.-C., leur principal privilège était l'inviolabilité, qui leur conférait un caractère sacré : tout individu portant la main sur eux était jugé sacrilège et passible de la peine de mort. Les tribuns jouissaient du droit de veto (intercessio) aux actes de tous les autres magistrats. Au nombre de deux ou cinq au début, ils passèrent à dix au milieu du Ve s. av. J.-C., disposant de pouvoirs quasi sans limites sur toute la vie publique (convocation des conciles plébéiens et des comices tributes, organisation de plébiscites). À plusieurs reprises sous la République, ils provoquèrent de graves crises sociales, notamment en proposant des lois agraires. À la fin de la République, Octave, pour organiser le pouvoir impérial, se fit attribuer, d'une part, l'imperium (l'autorité) des proconsuls, mais sans limite de temps ; et, d'autre part, la puissance tribunitienne (30 av. J.-C.), également sans limites de durée. À partir d'Octave Auguste, cette puissance se confondit dès lors avec le pouvoir impérial : l'empereur jouit de l'inviolabilité sacro-sainte. Les tribuns de la plèbe subsistèrent jusqu'au IIe s. de notre ère mais sans autorité réelle.