Théognis
Théognis. De Mégare, poète élé-giaque grec (peut-être de la première moitié du vie av. J.-C., bien que certains situent sa vie un demi-siècle plus tard). Les manuscrits ont transmis environ 1 400 vers sous son nom. Il s'agit surtout de courts poèmes, de un à six couplets, regroupés en deux recueils. Mais l'attribution à Théognis fait l'objet de controverses, car certains vers figurent également dans des poèmes de Tyrtée, Mimnerne et Solon et plusieurs poèmes sont de toute évidence postérieurs. Ces receuils proviennent probablement d'une anthologie qui réunissait à la fois des poèmes de Théognis et d'autres poètes abordant les mêmes thèmes. On considère généralement comme authentiques les poèmes adressés à Kymos (l'éphèbe dont Théognis était amoureux); ces poèmes sont représentatifs de la poésie chantée aux symposions. Théognis y exprime avec passion son attachement aux valeurs de l'éducation aristocratique et s'élève contre le pouvoir des nouveaux riches. Plusieurs poèmes, matière à des exhortations morales et à des réflexions sur la vie, sont écrits dans un style réaliste et très personnel, de même que les poèmes d'amours pédérastiques. Théogonie. Poème d'Hésiode, comprenant un peu plus de mille hexamètres, unique en son genre dans la littérature grecque : l'auteur y raconte la naissance et la généalogie des dieux depuis la création du monde. Le poème s'ouvre sur le passage célèbre où Hésiode décrit comment, faisant paître ses moutons sur le mont Héli- con, il reçut la visite des Muses qui lui inspirèrent son oeuvre. Puis vient la description, alors que tout est encore Abîme (Chaos, espace obscur, béant et indistinct), de la naissance de Gaia (Terre), de Tartare et d'Éros (Amour). Gaia enfante Ouranos (Ciel), et tous deux engendrent les Titans, Cyclopes et autres géants. Pour obtenir la toute-puissance, le plus jeune des Titans, Cronos, réussit à châtrer Ouranos et s'unit à sa soeur Rhéa. Ils donnent naissance aux dieux olympiens mais Cronos dévore sa nombreuse descendance, à l'exception de Zeus. Plus tard, Zeus en rébellion contre son père le force à rendre ses frères et soeurs. L'un des Titans, Prométhée, s'étant joué de Zeus en volant pour les hommes une étincelle du feu divin, puis en attribuant aux hommes la meilleure part du boeuf sacrifié, est enchaîné à un rocher où un aigle vient chaque jour lui dévorer le foie. Et pour se venger des hommes, Zeus crée la femme. Il soutient, afin d'assurer sa souveraineté, une lutte effroyable contre les premiers dieux, les Titans, avec l'aide des autres enfants de Cronos. Victorieux, Zeus, précipite les Titans et Typhée, qui leur avait prêté main forte, dans le Tartare. Les Olympiens le prennent alors pour roi et Zeus épouse successivement plusieurs déesses, dont la dernière est Héra. Leur fille Hébé épouse le fils mortel de Zeus, Héraclès, lui-même divinisé après sa mort. La dernière partie du poème décrit la descendance des unions de déesses avec des mortels, et se termine par deux vers ajoutés ulté-reurement pour servir de transition au Catalogue des Femmes.