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Térence

Térence (Publius Terentius Afer). Poète comique latin né en 193 ou 183 av. J.-C., mort en 159. La plupart des renseignements sur sa vie proviennent de la biographie qui fut rédigée par Suétone vers 100 et reproduite par Donat dans son commentaire sur Térence, mais qui reste vague sur de nombreux points; on s'interroge par exemple sur l'âge qu'il avait à sa mort, certains manuscrits affirmant qu'il aurait péri à trente-quatre ans, d'autres à vingt-quatre, lors d'un naufrage en revenant de Grèce. Né à Carthage, il aurait été vendu comme esclave à Rome avant d'être affranchi par son maître Terentius Lucanus et rapidement admis dans le cercle des Scipions. Sci-pion Émilien et C. Laelius auraient d'ailleurs collaboré à ses comédies; cette allégation n'a jamais été réfutée par Térence qui s'enorgueillissait d'avoir des amis aussi prestigieux. Il écrivit six comédies sur le modèle de la nouvelle comédie attique : l'An-drienne («la jeune fille d'Andros»), Hécyre (« la belle-mère »), Heautonti-moroumenos (« l'homme qui se châtie lui-même»), l'Eunuque, Phormion et les Adelphes (« les frères ») [pour plus de détails, se reporter à ces titres]. Ce sont des fabulae palliatae, adaptées de Ménandre, à deux exceptions près. Térence reste beaucoup plus fidèle au modèle grec que Plaute, tout en combinant parfois les intrigues de plusieurs pièces. Il représente, comme Plaute, les moeurs grecques, mais en conservant les situations et les conventions de ses sources et en excluant les références au monde romain, il évite certaines incongruités. Si les caractères et les sujets (des histoires d'amour assez complexes entre jeunes gens) sont souvent similaires chez ces deux auteurs, ils apparaissent d'esprit très différents : la caricature est remplacée chez Térence par une fine peinture de caractères; l'exposition du sujet est beaucoup plus vivante et naturelle que chez Plaute qui accumule les éléments grotesques et tapageurs. Les pièces de Térence sont plus raffinées et plus humaines que celles de Plaute ainsi que moins comiques. Il abandonne le prologue pour exposer le sujet au cours de l'intrigue; il transforme en dialogues les monologues caractéristiques du théâtre grec ; il introduit un style plus direct en évitant les passages lyriques (cantica) et les scènes grandiloquentes ; mais il ne recourt à la versification vivante des sénaires iambiques que dans la moitié de son oeuvre, adoptant ailleurs des septénaires iambiques et trochaïques, probablement psalmodiés à la manière d'un récitatif. Térence tend en général à un plus grand réalisme. Les comédies de Térence n'obtinrent jamais la faveur du public, mais forcèrent l'admiration de critiques avisés tels que Cicéron ou Horace. Au Moyen Âge, ses pièces furent surtout appréciées pour leurs maximes dont certaines sont restées proverbiales : quot homines, tot sententiae (il y a autant d'opinions que d'hommes), ou fortis fortuna adiuvat (le sort favorise les braves), toutes deux extraites de Phormion. TÉRENCE (Carthage, 193 ou 183-159 av. J.-C.). Poète comique latin, ses pièces ne furent appréciées que du public romain lettré épris de culture grecque mais inspirèrent plus tard le drame bourgeois. An cien esclave venu de Carthage, affranchi par un sénateur, Térence devint le protégé attitré des Scipions. Il a laissé six comédies : L'Andrienne, L'Hécyre, Le Bourreau de soi-même, L'Eunuque, Le Phormion et Les Adelphes. Voir Plaute.

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