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TEMPLIERS

TEMPLIERS Jusqu’à la fin du xiiie siècle, l’histoire de cet ordre de moines chevaliers fondé à Jérusalem en 1120 sous le nom de « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon» s’est confondue avec celle des croisades - il doit son nom au Temple de Jérusalem, qu’il a mission de défendre - et de la Reconquête espagnole. Mais quand la Terre sainte est perdue, en 1291, le Temple n’a plus sa raison d’être. Qui plus est, banquier des rois et des papes, il a bâti un empire de 3 468 châteaux, forteresses et maisons dépendantes répartis dans toute l’Europe et a accumulé d’énormes richesses. Dépravés et riches, telle est donc l’image peu flatteuse de ces moines qui ont fait vœu de chasteté et de pauvreté au moment où Philippe IV le Bel, dont les caisses sont vides, décide de passer aux actes pour s’approprier leurs richesses. Le 13 octobre 1307, les Templiers de France sont arrêtés. Après quoi, Philippe s’empare de la tour du Temple, à Paris, où sont censés se trouver leur trésor - non découvert - et leurs livres de comptes. L’instruction du procès intenté aux Templiers va durer plusieurs années. On ne ménagera pas les moyens employés pour obtenir leurs aveux ; les 140 Templiers de Paris subiront les pires tortures physiques et psychologiques de la part des inquisiteurs dominicains. Ils avoueront finalement tout ce dont on les accuse, y compris les crimes les plus affreux. Le 12 mai 1310,52 Templiers sont brûlés vifs. Le pape Clément V viendra à point nommé épauler Philippe en prononçant la dissolution de l’ordre le 22 mars 1312 et en menaçant d’excommunier ( Excommunication) ceux qui dorénavant s’en réclameraient. Le 18 mars 1314, un bûcher s’embrase dans l’île aux Juifs (actuel square du Vert-Galant), à Paris, pour procéder à l’exécution des hauts dignitaires de l’ordre. C’est alors que le maître du Temple, Jacques de Molay, aurait sommé Clément V et Philippe IV de comparaître l’un avant quarante jours, l’autre avant un an, devant le tribunal de Dieu. Légende ou réalité ? Toujours est-il que pape et roi rendront l’âme respectivement trente-deux jours et huit mois plus tard...

Ordre religieux militaire fondé en 1118 à Jérusalem (conquise sur les musulmans depuis 1099) par huit chevaliers français groupés autour du Champenois Hugues de Payns. Le roi de Jérusalem, Baudoin II, leur donna une maison sur l'emplacement du temple de Salomon (d'où leur nom), et leur fondation fut approuvée au concile de Troyes. Organisés selon la règle cistercienne, les Templiers comprenaient des chevaliers et des chapelains, également nobles, mais aussi des sergents et des domestiques ; l'autorité suprême appartenait à un grand maître, élu par les Chevaliers du Temple de Jérusalem, qui devait consulter le chapitre pour les actes les plus importants et était lié par le vote de la majorité. Avec les hospitaliers de Saint-Jean, les Templiers formèrent l'armée permanente des États latins d'Orient. Ils construisirent des forteresses dont il subsiste des ruines imposantes : Safed, Tortose, Toran, le krak des Chevaliers, le château des Pèlerins. Grâce aux privilèges que lui avaient conférés les papes, le Temple devint bientôt une puissance financière considérable ; grâce à ses commanderies qui jalonnaient la route de la Terre sainte, grâce aussi à sa scrupuleuse comptabilité, l'ordre était devenu la première banque internationale de tous les temps et monopolisait pratiquement les opérations financières relatives au commerce avec l'Orient. Il employait souvent ses richesses pour les meilleures causes, par exemple le rachat des chrétiens captifs, mais s'attirait aussi des haines grandissantes, surtout lorsque la perte définitive de la Palestine (1291) lui eut fait perdre sa raison d'être originelle. Dès lors, les Templiers ne furent plus guère que des banquiers. Au début du XIVe s., ils étaient environ 15 000, dont 2 000 en France, lorsque Philippe le Bel résolut de s'attaquer à l'ordre pour s'emparer de ses trésors. Le 13 oct. 1307, le grand maître, Jacques de Molay, et soixante Templiers furent arrêtés sous l'inculpation d'hérésie et de crimes divers (profanation, idolâtrie, sodomie). Soumis à la torture, les accusés avouèrent tout ce qu'on voulut, et Clément V, ébranlé par ces aveux, ordonna aux autres princes chrétiens d'arrêter les Templiers de leurs États (janv./mai 1308). Puis le pape se ravisa, confia à des commissions ecclésiastiques le soin d'une contre-enquête, au cours de laquelle les Templiers se rétractèrent. Mais le faible Clément V n'était pas de taille à résister longtemps au roi qui l'avait mis sur le saint-siège. Aussi bien les légistes de Philippe le Bel s'employaient-ils à créer un climat de terreur : en mai 1310, Enguerrand de Marigny (v.) obtint de son frère, archevêque de Sens, la condamnation comme relaps de cinquante-quatre Templiers qui avaient rétracté leurs aveux, et qui furent brûlés vifs. Pourtant, le concile de Vienne (oct. 1311) refusa de reconnaître la culpabilité des Templiers. Mais Philippe le Bel fit pression sur Clément V qui, par la bulle Vox in excelsis (3 avr. 1312), prononça la dissolution de l'ordre, dont les biens furent transférés aux hospitaliers (ce qui frustrait Philippe le Bel des profits espérés). Les Templiers persistant dans leurs aveux retrouvèrent leur liberté. Mais le 19 mars 1314, le grand maître, Jacques de Molay, et le chef de la province de Normandie, Geoffroi de Charnay, amenés sur un grand échafaud dressé devant Notre-Dame de Paris, furent sommés de répéter le récit de leurs crimes devant la foule assemblée. Ils protestèrent courageusement, dénonçant l'absurdité des accusations dont ils étaient victimes et proclamant la pureté et la sainteté de leur ordre. Philippe le Bel, furieux, les envoya le soir même au bûcher comme relaps. L'innocence des Templiers, proclamée par Dante dans son Purgatoire, est aujourd'hui à peu près unanimement reconnue. TEMPLIERS (exécution des) • 18mars 1314 Le 13 octobre 1307, à Maubuisson, Philippe IV le Bel ordonne d’arrêter tous les Templiers du royaume. Le futur ordre du Temple - il le deviendra en 1129 - a été créé à Jérusalem en 1120 pour assurer la sécurité des pèlerins en Palestine. Mais avec le temps, cet ordre de moines soldats est devenu très riche. Or, en ce début de xive siècle, le roi de France doit faire face à un gros problème (qui perdurera tout au long de son règne) : ses caisses sont vides. Sept ans durant, sans reculer devant la torture ni le mensonge, il va s’employer à la perte du Temple. Le 3 avril 1312 est rendue publique la dissolution de l’ordre par le pape Clément V. Le 18 mars 1314, deux des principaux dignitaires de l’ordre monteront sur le bûcher, à Paris, ainsi que certains de leurs frères. Du brasier s’élèvera la terrible malédiction de Jacques de Molay, sommant le roi et le pape de « comparaître avant quarante jours devant le tribunal de Dieu ». Clément V lui survivra trente-deux jours ; Philippe le Bel mourra huit mois plus tard...

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