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TCHANG KAÏ-CHEK, Jiang Jieschi en pinyin

Général et homme politique chinois. Il fit ses études militaires au Japon (1907/11) et adhéra aux idées de Sun Yat-sen, dont il devint un des lieutenants. Après un stage de quatre mois en URSS, il fut mis à la tête de l'Académie militaire de Whampoa (Houang-p'ou, près de Canton), fondée par Sun sur le modèle soviétique. Après la mort du fondateur du Kouo-min-tang, il joua un rôle croissant dans le parti, tout en maintenant la collaboration avec le PC chinois. Il s'assura du contrôle de l'ensemble de la Chine du Sud et installa la capitale de son gouvernement à Nankin. Mais, à la fin de 1927, il rompit avec le PC, écrasant les communistes à Han-k'eou, puis à Canton. L'année suivante, il parvint à étendre son pouvoir sur la Chine du Nord, et réalisa donc l'unification de l'ensemble du pays. Devenu président de la République (oct. 1928), il s'engagea dans l'oeuvre de reconstruction du pays. Comme l'avait voulu Sun Yat-sen, il s'employa à moderniser la Chine, mais sans rompre avec le passé. Toutefois, de plus en plus lié aux milieux financiers et aux intérêts terriens, le Kouo-mintang ne s'attaquait guère aux racines des difficultés de la Chine (énormes inégalités sociales, immense misère paysanne, dramatique dans la Chine du Sud). Les communistes s'étant regroupés dans certaines provinces méridionales, Tchang entreprit de les réduire et les força à se replier dans le Chen-si : ce fut la « Longue Marche » (v.), 1934/35. La lutte menée contre les communistes était contestée par un nombre croissant de Chinois, depuis que le Japon, en 1931, s'était emparé de la Mandchourie, transformée en fait en une colonie nippone. En 1936, Tchang fut contraint d'accepter une trêve avec les communistes ; mais celle-ci venait trop tard, car déjà le Japon forçait Tchang à se réfugier dans le sud-ouest de la Chine et à faire de Tchong-k'ing sa capitale. Durant la Seconde Guerre mondiale, Tchang continua la lutte, soutenu par les Anglais et les Américains. L'appui des deux puissances fit même reconnaître la Chine comme un des « Quatre Grands ». Pourtant, la contribution de la Chine nationaliste à la victoire des Alliés fut mince. Les vices du régime s'étaient aggravés au cours de la guerre. Mais une aide américaine énergique accordée au lendemain de la capitulation japonaise permit à Tchang de rétablir son autorité, au moins nominale, sur l'ensemble du territoire. La trêve avec les communistes, maintenue vaille que vaille depuis 1937, fut rompue définitivement en 1947. Les communistes s'emparaient rapidement de la Chine du Nord, entraient à Nankin au début de 1949, et à la fin de l'année, Tchang et 2 millions de Chinois continentaux devaient se réfugier à Taiwan sous la protection de la VIIe flotte américaine. Mal accueilli par les Taiwanais, il dut au déclenchement de la guerre de Corée la survie de la république de Chine à Taiwan et mit alors en place un régime dictatorial. Il mourut en 1975, laissant le pouvoir à son fils, Tchang Ching-kuo.

TCHANG KAÏ-CHEK ou JIANG JIESHI (dans le Zhejiang, 1887-Taibei, 1975). Généralissime et homme politique chinois. Après avoir participé avec les communistes à la lutte contre le Japon durant la Seconde Guerre mondiale, il établit, après l'instauration de la République populaire de Chine en 1949, un gouvernement nationaliste à Taiwan. Après des études militaires au Japon, Tchang Kaï-chek prit part, par nationalisme antimandchou, à la révolution de 1911 aux côtés de Sun Yat-sen. Directeur de l'Académie militaire de Huangou près de Canton, il devint, après la mort de Sun Yat-sen, le chef de la fraction modérée du Guomindang. Après avoir réprimé le soulèvement communiste de Canton (1927), il établit à Nankin un gouvernement nationaliste et lutta contre le Parti communiste chinois qu'il contraignit à la Longue Marche (1934-1935). Cependant, face à l'invasion japonaise de la Chine, il décida de s'allier aux communistes pour former un front uni contre le Japon (1936). En 1945, malgré l'entremise des États-Unis, la rupture entre Tchang Kaï-chek, déjà déconsidéré par la corruption de son entourage, et les communistes de Mao fut inévitable. Battu à plusieurs reprises par les communistes, il dut se replier à Taiwan en 1949 où il présida la République de Chine (nationaliste), reconnue jusqu'en 1971 comme seul gouvernement légitime de la Chine. À Taiwan, où il exerça un pouvoir autoritaire, Tchang, malade et très âgé, abandonna à partir de 1970 le pouvoir à son fils.

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