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SURRÉALISME

SURRÉALISME. n.m. Mouvement qui a été officiellement fondé en 1924 avec la publication du Manifeste du surréalisme d'André Breton. Appartiennent au surréalisme les poèmes d'Eluard, de Desnos, de Péret, les tableaux de Max Ernst, de Tanguy, beaucoup de toiles de Dali, etc. Le projet surréaliste est d'assurer à l'esprit une totale liberté, de saisir le fonctionnement réel de la pensée, en dehors de tout contrôle rationnel, moral ou esthétique. Il croit donc à la richesse du rêve, de l'irrationnel, de la contradiction, aux inspirations de la folie et du désir. Il s'intéresse au spiritisme, à la voyance, au subconscient, au hasard, à la production de chefs-d'œuvre sans auteur. Révoltés, négateurs, les surréalistes ont fait scandale en injuriant Dieu et la patrie, en faisant l'éloge du crime. Après une sympathie momentanée pour Marx, ils lui ont préféré Fourier. Vivant et pensant dans la contradiction, ils se sont attachés à la philosophie de Hegel. Ils ont exprimé une insatisfaction fondamentale. En quête de valeurs nouvelles, ils ont célébré l'amour et appelé une illumination.
surréalisme
Mouvement littéraire et artistique né en 1924, dominé par André Breton, dont le but est de libérer la poésie de ses entraves traditionnelles.
Commentaire Le mot fut créé par Apollinaire en 1917 {les Mamelles de Tirésias, « drame surréaliste »). Repris en 1924, il désigna un mouvement revendiquant une totale liberté de création. L' écriture poétique devait s'affranchir des règles rigoureuses des siècles passés. André Breton plaida pour la victoire des forces psychiques sur la froide raison, pour une écriture automatique qui permettrait l'expression de l'inconscient, du spontané, bouleversant ainsi toutes les valeurs reçues. Cet essai de liaison avec les forces inconscientes, par le rêve éveillé, suscita, notamment dans ses marges, des œuvres considérables, tant en littérature (Eluard, Leiris) que dans les arts plastiques (Max Ernst, Dali, Bellmer).
Citations Surréalisme : n.m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. (André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924.) On pourrait reprocher à la plupart des tenants du surréalisme de s’attarder à des compromis, de railler l’Art sans oser rompre avec lui autrement qu’en parole, sans parvenir à se délivrer de leurs souvenirs, de leurs habitudes, de leur mauvaise conscience de littérateurs, tout en prétendant travailler pour la science, en empruntant à Freud, plutôt que des méthodes, d’ailleurs discutables, une mythologie. (R. Raymond, De Baudelaire au surréalisme.) Le surréalisme ne devait pas devenir une école, une chapelle littéraire où l’enthousiasme et je ne sais quelle misérable action devait répondre à la commande. (Paul Eluard, À H..., De Paris, 1938.)
SURRÉALISME, n. m. (mot créé par Apollinaire en 1917). Mouvement littéraire, intellectuel et artistique d’avant-garde qui, animé par André Breton, se proposa à partir des années 1920 de révolutionner la pensée, l’art et la vie. Le Manifeste du surréalisme a été publié par André Breton en 1924 et fut suivi en 1929 du Second manifeste du surréalisme. À côté de Breton, les principales figures du mouvement ont été Louis Aragon, Philippe Soupault, Paul Éluard, Robert Desnos. Le mouvement lui-même s’effritera avant la Seconde Guerre mondiale, mais son influence libératrice sur la littérature, le cinéma, la peinture du XXe siècle, aura été déterminante. • L’ambition du surréalisme est d’abord, dans le sillage des découvertes psychanalytiques, de libérer la pensée des contraintes de la raison et de la morale établie. La plate raison réaliste cache et empêche le «fonctionnement réel de la pensée». Du même coup, elle empêche l’être humain de connaître et d’éprouver le monde réel, — ses zones mystérieuses, sa profondeur insoupçonnée, la «vraie vie». La «surréalité» du monde ne peut être perçue que par des voies irrationnelles, hors du contrôle de la raison réaliste. • Cette libération de la pensée est aussi libération de l’art. En se mettant à l’écoute de l’inconscient, du rêve, des automatismes de l’esprit (par la pratique, précisément, de «Décriture automatique»), le poète surréaliste saisit et transcrit l’authenticité même de la vie créatrice, enfin libérée du contrôle de tous les académismes. • La révolte surréaliste contre les codes artistiques antérieurs, contre les contraintes de la raison et de la morale admise, s’accompagne d’un désir de révolution sociale et politique contre l’ordre bourgeois, qui a produit cette morale contraignante et imposé son rationalisme dans tous les domaines. Ainsi, l’aventure intérieure qu’est la poésie surréaliste se double d’une attitude de violence externe à l’égard de l’ordre établi, même si la tentation d’adhérer au communisme, au début des années 1930, tourne court et provoquera des scissions. • Le mouvement surréaliste, bien entendu, n’a pas «changé la vie». Mais il a libéré l’écriture, ouvert la voie à la poésie de l’insolite, donné au rêve humain sa place centrale dans l’œuvre d’art, et permis à la littérature de se faire explosion de langage.
SURRÉALISTE, adj. 1° Qui se rapporte au mouvement évoqué ci-dessus. 2° Qui est bizarre, étrange, délirant, merveilleux ou cauchemardesque. Une situation surréaliste. Un discours complètement surréaliste. N.B. Cet emploi est critiqué.
Le surréalisme
Le surréalisme (1918-1939) est un mouvement artistique qui naît dans les années 1920 autour de quelques personnalités fortes : André Breton, Louis Aragon, Philippe Soupault, Robert Desnos, Paul Éluard, René Crevel. Son objectif est de libérer l'imagination, de faire appel aux forces de l'inconscient pour trouver de nouvelles expres­sions artistiques, de se révolter contre les valeurs bourgeoises qui ont rendu la Première Guerre mondiale possible.
Le projet surréaliste se définit par un effort de synthèse du poé­tique et du politique : c'est un choix dans l'existence personnelle et sociale ; c'est la construction d'une éthique.
Surréalité Ordre de faits que certains poètes modernes - les surréalistes - s’efforcent de saisir au-delà de la réalité : Breton, Manifestes du surréalisme, Nadja. Sans user de ce mot, des écrivains antérieurs ont déjà exploré ce domaine : cf. Fantastique, Surnaturel.

SURRÉALISME Mouvement intellectuel et artistique international, officiellement fondé en 1924 (publication du premier Manifeste du surréalisme) par André Breton (1896-1966). Bien qu’il ne soit pas à proprement parler de portée directement philosophique, le surréalisme concerne, au-delà de l’histoire de la sensibilité (redécouverte de textes et d’auteurs négligés, intérêt pour l’art océanien ou l’art brut, élection de l’« amour fou » contre les formes dégradées de la vie sentimentale, etc.), l’évolution des idées : il constitue en effet un sursaut majeur contre les excès desséchants d’un rationalisme devenu caricatural et contre les conceptions étriquées du « réalisme ». ♦ Réclamant une conception élargie de l’homme et de la raison qui accorde une place légitime au rêve, à l’inconscient (Breton est l’un des premiers lecteurs sérieux de Freud en France) et à l’imagination, le surréalisme renoue avec l’inspiration du romantisme allemand pour jeter des ponts entre science et poésie ou entre délire et rigueur. Par ses réalisations artistiques et littéraires, il lutte en permanence pour une « raison ardente », capable de tirer son profit aussi bien de la folie que des pouvoirs polymorphes de l’invention humaine - de telles « synthèses » se réclamant de la dialectique hégélienne tenue pour incontournable. Il a de plus réintroduit des préoccupations morales dans la vie quotidienne et relativement au statut de l’« intellectuel » ; sur le plan politique, ce mouvement, à travers un engagement communiste momentané, et, surtout, un intérêt profond pour les versions « utopiques » (Fourier notamment) du socialisme, a prouvé que les préoccupations sociales ne sauraient être étrangères à l’artiste lucide - toujours préoccupé d’annoncer un avenir exaltant de plus grande liberté.

SURRÉALISME. Nom donné au mouvement littéraire et artistique qui se constitua en France aux lendemains de la Première Guerre mondiale. Le surréalisme se fondait sur un rejet systématique de toutes les constructions logiques de l'esprit, leur opposant les valeurs de l'irrationnel, de l'absurde, du rêve, du désir et de la révolte. Le mouvement, annoncé par Guillaume Apollinaire et qui succéda au dadaïsme, fut défini par André Breton {Manifeste du surréalisme, 1924). Parmi les écrivains et artistes surréalistes, on peut notamment citer des poètes (Paul Éluard, Philippe Soupault, Robert Desnos), des peintres (Max Ernst, Salvador Dali, René Magritte, Juan Miro), des photographes (Man Ray) et des cinéastes (Luis Bunuel).