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SURNATUREL

SURNATUREL, adj. et n.m. (préfixe sur- et lat. natura « nature »). ♦ 1° Ce qui dépasse l'ordre de la raison et celui de la nature, a) Vérités surnaturelles, celles qui ne peuvent être connues que par la Révélation divine ; b) Chez Malebranche, les effets naturels sont ceux qui découlent des lois générales de la nature ; par exemple, les arbres qui se couvrent de fleurs au printemps, puis de fruits en été. — Les effets surnaturels sont ceux qui ne résultent pas des lois de la nature et qui manifestent une action directe de Dieu. Par exemple, le feu du ciel qui détruisit les villes de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19, 24). ♦ 2° Dans un texte mémorable, Pascal a distingué divers ordres de réalité : celui des corps, celui des esprits, et l'ordre, surnaturel, de la charité. « De tous les corps et esprits on n'en saurait tirer un mouvement de vraie charité. Cela est d'un autre ordre, surnaturel » (Pensées, Br. 793). ♦ 3° Le mot surnaturel a sa pleine signification dans le langage chrétien. Saint Thomas d'Aquin distingue le préternaturel et le surnaturel. Le préternaturel désigne ce que Dieu se réserve de faire en dehors des causes naturelles, ou en leur faisant dépasser leur pouvoir : c'est l'ordre du miracle. Le véritable surnaturel, surnaturel quant à la substance et pas simplement quant au mode, dépasse l'ordre de la nature créée comme telle. C'est ce qui est participation à la nature divine elle-même, autrement dit la grâce. L'homme est, par grâce, ce que Dieu est par nature. Il peut dire à Dieu « Mon Père », il en est devenu le fils adoptif. Cette conception du surnaturel, qui contient l'essence du christianisme, dépasse toute philosophie et appartient au savoir révélé. La grâce ne détruit pas la nature mais la parfait. Être soumise à l'action surélevante du Créateur est possible pour la créature spirituelle comme telle. Ce que Dieu ajoute à la nature, il le lui rend « connaturel ». ♦ 4° Utilisé substantivement, le surnaturel désigne tout ce qui concerne l'ordre surnaturel.




SURNATUREL Ce qui, échappant à l’entendement humain, dépasse l’ordre naturel des êtres créés. Les théologiens chrétiens distinguent, d’une part, le surnaturel modal ou préternaturel qui fait intervenir l’action de Dieu, par mode de miracle, dans le cours naturel des choses, et, d’autre part, le surnaturel essentiel (quant à la chose) qui caractérise précisément, au-dessus de l’ordre naturel, l’essence des choses divines (la grâce* divine, par exemple).