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SUGGESTIBILITÉ / SUGGESTION

SUGGESTIBILITÉ, n.f. (lat. suggéré « apporter dessous », « inspirer »). Prédisposition personnelle à céder aux avis et conseils d'autrui. Cette disposition prend un tour anormal dans l'hystérie.

SUGGESTION, n.f. (lat. suggéré « apporter sous », « inspirer »). ♦ 1° À l'origine, action de proposer une idée, de guider vers une action sournoisement, presque subrepticement. Cet usage ancien était toujours accompagné d'un jugement défavorable. La suggestion était considérée comme entraînant une personne à agir passivement, sinon malgré soi. ♦ 2° Fléchissement de la volonté et de l'esprit critique par suite duquel le sujet passe spontanément et, à la limite, automatiquement, de la conception ou du signal à l'acte. Ce phénomène, toujours plus ou moins pathologique, prend une forme extrême dans la suggestion hypnotique. ♦ 3° Autosuggestion. Action de se persuader soi-même sous l'influence de facteurs affectifs. La méthode Coué consiste à se nourrir d'idées optimistes, à se convaincre qu'on va réussir, que les choses vont bien tourner. Inversement, l'appréhension de l'échec peut conduire à l'échec, obscurcir la mémoire, perturber les comportements. ♦ 4° Dans le vocabulaire actuel, le mot suggestion est loin d'être toujours péjoratif. Il signifie : a) Le lien associatif en vertu duquel une pensée en amène une autre ; b) Et surtout l'action de faire une proposition, d'offrir une idée, sans intention d'influencer ou de conditionner.

suggestion, action d'inspirer à quelqu'un une opinion, une décision. — La suggestion n'est pas seulement une influence consciente, c'est une influence automatique entraînant la confiance aveugle d'un autre individu. Le processus de suggestion a été décrit par Pierre Janet (les Névroses) : quand on fait pénétrer une idée dans l'esprit de certains sujets, « elle devient vite une perception, un sentiment, et s'accompagne d'une modification de tout l'organisme ». La suggestibilité d'une personne est d'autant plus forte que sa personnalité — le pouvoir de sa conscience — est plus faible; il y a suggestion « pathologique » lorsque la fonction critique de la conscience est anormalement faible : dans les cas d'hystérie, de démence précoce, etc. La suggestion peut aller jusqu'à la suggestion « hypnotique », lorsqu'un sujet a été endormi par des moyens psychologiques (hypnose), lorsqu'on lui a alors ordonné un acte qu'il accomplit sans même en avoir la volonté, une fois qu'il est réveillé : l'assassin du chef du parti socialiste japonais, en 1958, aurait agi en état de suggestion hypnotique.

suggestibilité, aptitude à recevoir des suggestions, c’est-à-dire à réagir à un signal (objet ou ordre), machinalement, sans la participation active de la volonté. Le sujet subit passivement l’influence d’une idée étrangère, acceptée sans contrôle, comme si, momentanément, sa personnalité s’effaçait devant celle d'autrui. Il suffit qu’une vedette de cinéma recommande un nouveau produit pour que les ventes de cette marchandise augmentent sensiblement : les consommateurs subissent la suggestion du prestige de l’actrice. L’acceptation passive des idées conduit même à l’hallucination : un expérimentateur dit à un groupe d’enfants qu'il va lancer une balle en l’air, et cela suffit pour que la moitié d'entre eux le voient jeter cette balle. Des phénomènes tels que l’apparition des stigmates ou la guérison due à la prise de placebos relèvent du même processus psychologique. Tous les individus sont suggestibles, mais les enfants, les sujets naïfs ou débiles le sont plus que d’autres. L’immaturité affective, l’émotivité, la déficience intellectuelle favorisent la suggestibilité. Cette disposition particulière, trouvée chez certains malades atteints de troubles névrotiques ou psychosomatiques, est exploitée en psychothérapie, mais les résultats obtenus par la suggestion, dans l’hystérie notamment, ne sont jamais durables.

suggestopédie, méthode pédagogique élaborée dans les années 60 par le médecin bulgare G. Lozanov, qui utilise la détente physiologique et la suggestion pour favoriser l’acquisition des connaissances. Des centres de recherche sur la suggestopédie se sont ouverts dans plusieurs pays de l'Est (Bulgarie, Hongrie, Union soviétique, Allemagne de l'Est), en Amérique (États-Unis, Canada, Chili) et en Europe.

SUGGESTION. La suggestion, influence directe du thérapeute sur le patient, a été au centre des débats historiques sur l’hypnose, l’hystérie et leurs relations. P. Janet a montré que la suggestion se situe au niveau d’automatismes conscients ou subconscients, par activation d’une tendance à qui fait défaut « la collaboration du reste de la personnalité », tels l’adaptation de l’individu à l’acte, la conscience et le souvenir de la réalisation de l’acte, ou encore une modification recherchée de la réalité. Les recherches plus récentes ont porté sur la suggestibilité et ses variations typologiques en psychologie différentielle. Des tests de suggestibilité sont utilisés par les praticiens de l’hypnose. Au-delà de ces définitions limitées, il faut tenir compte du développement de la psychologie relationnelle. Par exemple, la névrose de transfert et le processus psychanalytique de l’interprétation qui lui est appliqué sont sensés éviter les pièges de la suggestion, directe ou indirecte, dans la cure. D’autres conceptions ont montré l’immensité du champ scientifique propre aux interrelations. Les auteurs anglo-saxons, sous l’influence en particulier de Rogers, ont multiplié les investigations précises. Le relevé objectif des échanges verbaux et non verbaux, au cours des séances thérapeutiques, ou encore l’emploi de situations expérimentales analogiques ont apporté un ensemble considérable de données. Les théoriciens de la communication s’intéressent à la suggestion à partir des chaînes relationnelles et de l’action en retour des messages. Ainsi se trouve délaissé progressivement l’emploi des actions directes, unilatérales, du thérapeute sur le patient au profit d’un affinement de l’interrelation thérapeutique. De la suggestion utilisée par Freud lors de ses premières tentatives thérapeutiques (hypnose), il dit qu’elle renforce les refoulements et laisse inchangé tous les processus qui ont abouti à la formation des symptômes. La suggestion a été remplacée par la technique de l’association libre qui permet de « ramener le refoulé dans le plein jour de l’âme » (Freud). SUGGESTION (n. f.) 1. — Action de faire naître une pensée dans l’esprit d’autrui. 2. — Résultat de cette action, idée suggérée. 3. — Action par laquelle une idée en suggère une autre, c.-à-d. la rappelle ou la fait naître.



SUGGESTION

(Du latin suggestio, addition, suggestion.) Action d’inspirer une opinion ou de provoquer un acte sans que celui ou ceux qui la subissent en aient vraiment conscience. Les moyens utilisés sont le plus souvent la parole ou les images, comme c’est le cas, notamment, avec la publicité. Avant la découverte de la psychanalyse, on se servait, en psychiatrie, de la suggestion en état d’hypnose à des fins thérapeutiques (notamment pour soigner des cas d’hystérie). On parle d’autosuggestion pour désigner des cas où une personne, ayant par exemple lu la description d’une maladie mentale, se persuade qu’elle en éprouve les symptômes.

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