SUDÈTES
Ce terme géographique désignant les monts du nord de la Bohême et de la Moravie s’est vu au XXe siècle connoté au déclenchement et aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale et au destin des minorités nationales. Dans ces Sudètes vit depuis des siècles une population allemande majoritaire (comptant environ 3 100 000 personnes, représentant 22 % de la population tchécoslovaque au recensement de 1930), dont plus de 60 % appartenait aux couches laborieuses. Au cours des années 1930, l’essentiel de cette minorité a peu à peu adhéré au mouvement nationaliste antitchèque, puis aux idées du nazisme hitlérien, qui a utilisé les problèmes des minorités en Tchécoslovaquie pour conquérir cet État. Après les accords de Munich (septembre 1938), l’Allemagne a intégré les Sudètes au IIIe Reich. À l’issue de la guerre, 2,9 millions d’Allemands ont été expulsés avec l’autorisation d’emporter au maximum 35 kilos de bagages avec eux. Quand s’est terminé le XXe siècle, il n’y avait plus d’Allemands des Sudètes en République tchèque, mais la plaie de leur histoire est restée ouverte dans les mémoires.
SUDÈTES. Nom donné entre les deux guerres mondiales à la population allemande de Tchécoslovaquie (environ 3,2 millions d'habitants, 20 % de la population tchèque) installée sur le pourtour de la Bohême, région industrielle en plein essor. Les Sudètes qui revendiquaient leur rattachement à l'Allemagne depuis 1919 servirent de prétexte à l'intervention de Hitler. En 1938, le parti pro-nazi, le Parti allemand des Sudètes, créé en 1933 et dirigé par Konrad Henlein, réclama tout d'abord une autonomie complète de la région, refusée par Prague puis, soutenu par Hitler, le rattachement à l'Allemagne. Le président Benes, confronté aux exigences allemandes et poussé par la France et la Grande-Bretagne, se déclara prêt à négocier mais décida une mobilisation partielle (mai 1938), conforté par le pacte défensif qu'il avait signé avec la France (Petite-Entente). Afin d'éviter la guerre qui semblait imminente après l'ultimatum lancé par Hitler (26 septembre 1938), se tint la conférence de Munich (29-30 septembre 1938). La France et l'Angleterre, qui souhaitaient préserver la paix, abandonnèrent le gouvernement de Prague et acceptèrent l'annexion des Sudètes par l'Allemagne, suivie de l'occupation de la Bohême et de la Moravie (15 mars 1939). Après les accords de Potsdam (1945), cette région fut restituée à la Tchécoslovaquie qui transféra vers l'Allemagne la population d'origine allemande.