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SUBLIME



Avec Kant, la réflexion sur le beau et le sublime atteint sa grandeur philosophique. La Critique de la faculté de juger (1790) prolonge l'orientation subjective de l'esthétique, faisant du beau et du sublime non des catégories de l'objet, mais des caractéristiques du jugement de goût formulé par le sujet.

Kant distingue deux sortes de jugement en matière de goût: l'un portant sur le BEAU et l'autre sur le SUBLIME. Kant oppose le sublime au beau comme l'infini au fini. Le sublime met en jeu l’idée de l’infini, Est dit sublime ce en comparaison de quoi tout le este nous apparaît comme petit et insignifiant. On peut citer pour exemple l'océan déchaîné ou la majestueuse et inaccessible montagne, les pyramides, Saint- Pierre de Rome . Avec le sublime, nos facultés de connaissance (sensibilité et entendement) sont dépassées et comme anéanties. Mais c'est précisément cet anéantissement, cet écrasement de nous-même à la limite du déplaisir qui nous exalte. Alors que le beau procure du plaisir, le sublime est plutôt en relation avec le déplaisir.

 Le rôle du beau est en fait de nous révéler un accord spontané entre les facultés de notre esprit, une harmonie entre notre sensibilité et nos concepts ainsi qu'une certaine disposition d'âme commune à tous les humains nommée sensus communis.

le beau est la rencontre contingente entre le sensible et l’intelligible. L’art fait signe vers du sens. Le beau, c’est du sensible qui fait sens. Il y a du sens dans le sensible. La musique de Chopin (un Prélude) expression de passions romantiques. Un « choral » de Bach est une prière faite à Dieu. De lui-même le sensible devient intelligible.

Le sublime, quant à lui, est lié à la perception de phénomènes terrifiants ou d'oeuvres monumentales.

♦ On a postérieurement banalisé le terme pour y entendre simplement une beauté de qualité telle qu’elle exalte le spectateur et lui donne le sentiment d’être attiré « vers le haut » pour communier avec l’objet admiré. Parallèlement, l’usage moral de l’adjectif qualifie une action qui paraît dépasser les dimensions habituelles du comportement humain (en charité, courage, amour du prochain, etc.).


SUBLIME
♦ Dans l’esthétique de Kant, alors que le beau procure du plaisir, le sublime est plutôt en relation avec le déplaisir, entendu non comme douleur, mais comme sentiment de ses propres limites. En effet, le sublime met en jeu l’idée de l’infini, sous les deux modes que lui attribue la Critique de la faculté de juger : le sublime mathématique (de la grandeur) nous étonne par la performance technique qu’il implique (les pyramides, Saint- Pierre de Rome), il nous renvoie à notre finitude dans la mesure où il est d’abord « ce en comparaison de quoi tout le reste est petit » ; quant au sublime dynamique (de la puissance), il nous dérange en montrant les effets d’une causalité sans commune mesure avec la volonté humaine - c’est pourquoi il se rencontre plutôt dans la nature (tremblement de terre, profondeur d’une gorge entre deux montagnes, orages, ...) nous invitant à apprécier la puissance divine elle-même. La perception du sublime implique donc toujours une relation conflictuelle entre l’entendement et l’imagination.


SUBLIME, adj. et n.m. (lat. sublimis «élevé», «emporté dans les airs»). Comme beau, l'adjectif sublime s'emploie substantivement. Le sublime, c'est ce qui est sublime. La difficulté est de cerner le sens du mot sublime. On le définit moins qu'on ne l'analyse. ♦ 1° Au XVIIe siècle, on retenait surtout l'idée, comprise dans l'étymologie, de niveau supérieur. Leibniz a parlé, en ce sens, d'une «logique plus sublime que la sienne» (Nouveaux Essais). ♦ 2° En 1757, Burke a écrit une Recherche philosophique sur nos idées de sublime et de beau. Il souligne les éléments de grandeur et de puissance que comporte le sublime, et la différence entre le sentiment du sublime et le sentiment du beau. Le spectacle du beau réjouit et apaise. Celui du sublime est à la fois grandiose et terrifiant ; il perturbe et inquiète. Le sujet oscille entre l'attraction et la répulsion. ♦ 3° Kant a longuement analysé le sublime dans la Critique de la faculté de juger. Que le sujet se trouve en présence de la grandeur, devant les Pyramides ou devant Saint-Pierre de Rome, ou devant une manifestation de force physique ou morale exceptionnelle, l'imagination est débordée, elle ne parvient pas à saisir le tout. L’âme est placée devant un infini qui excède ses possibilités et la maintient dans la peine. Pourtant, le sublime est aussi éprouvé comme un plaisir. Il est la matière d'un jugement du goût. Le sublime est au beau à peu près comme les idées de la raison sont aux concepts de l'entendement. ♦ 4° Un Traité du sublime faussement attribué à Longin est très étudié en esthétique. On y trouve l'idée que l'essence du sublime est un état de manque qui laisse l'intelligence et la sensibilité désemparées. ♦ 5° De tout cela résulte le sens courant du mot sublime : point culminant de l'admiration, du sentiment moral et esthétique. — Action qui dépasse en générosité, en courage, en amour les limites habituelles du comportement humain. — Beauté exaltante qui donne au spectateur le sentiment qu’il est élevé au-dessus de lui-même. Le sublime de la réponse du vieil Horace : «Que vouliez-vous qu'il fît contre trois ? — Qu'il mourût !», c'est l'oubli de soi, de tous les intérêts personnels, une foi absolue dans des valeurs qui dépassent l'homme.

SUBLIME, adj. et n. (du latin sublimis, «qui est très haut dans les airs» ; au sens littéral : qui se trouve sous les limites du ciel). D’où les acceptions suivantes : (en ce qui concerne les personnes) Qui est admirable; qui fait preuve d’un talent ou d’une vertu exceptionnels. Il a été sublime, il a eu une attitude sublime. Une âme sublime. (en ce qui concerne les choses de la pensée ou de l'art)

Qui est particulièrement noble, élevé, divin, transcendant. Un vers d’une beauté sublime. Un aphorisme sublime. Une scène sublime. Un adieu, un échange sublimes. Le sublime : ce qu’il y a de plus élevé dans l’art, ce qui bouleverse l’âme et transporte l’esprit. Dans l’esthétique classique, le sublime est le comble de l’art et il se rencontre dans les œuvres les plus nobles. Cependant, la noblesse du genre ou du sujet de l’œuvre ne suffit pas : encore faut-il que le passage sublime transporte subitement le spectateur ou le lecteur. C’est le cas, par exemple, du mot du vieil Horace, à qui l’on dit que son fils s’enfuit devant ses trois poursuivants, et qui le regrette amèrement : «Que vouliez-vous qu ’il fit contre trois ? — Qu ’il mourût ! » (Horace, Corneille.) Pour les romantiques, et notamment Victor Hugo, le sublime reste aussi le comble de l’art, aux antipodes du grotesque. Mais dans le grotesque même il peut y avoir une forme de sublimité (voir le personnage de Quasimodo). Hugo a d’ailleurs forgé l’oxymore «une sublime laideur».

Sublime Du latin sublimis, « suspendu dans les airs », « élevé ». - Ce qu’il y a de plus élevé dans l’échelle des valeurs morales, esthétiques, religieuses, etc. - Chez Kant (par opposition au beau), ce qui nous dépasse infiniment et nous élève au-dessus de nous-même. • Contrairement au beau (qui est fini), le sublime met en jeu l'idée d'infini ou de transcendance. « Est sublime, précise Kant, ce en comparaison de quoi tout le reste est petit ». SUBLIME 1. — (Sens vulg.) Beauté parfaite et saisissante, très souv. avec une idée de grandeur, de démesure. 2. — Pour Kant : « Est sublime ce qui, du fait même qu’on le conçoit, est l’indice d’une faculté de l’âme qui surpasse toute mesure des sens » ; opposé à beau (fini et parfait) par l’idée d’infini en grandeur ou en puissance.

SUBLIME
♦ Dans l’esthétique de Kant, alors que le beau procure du plaisir, le sublime est plutôt en relation avec le déplaisir, entendu non comme douleur, mais comme sentiment de ses propres limites. En effet, le sublime met en jeu l’idée de l’infini, sous les deux modes que lui attribue la Critique de la faculté de juger : le sublime mathématique (de la grandeur) nous étonne par la performance technique qu’il implique (les pyramides, Saint- Pierre de Rome), il nous renvoie à notre finitude dans la mesure où il est d’abord « ce en comparaison de quoi tout le reste est petit » ; quant au sublime dynamique (de la puissance), il nous dérange en montrant les effets d’une causalité sans commune mesure avec la volonté humaine - c’est pourquoi il se rencontre plutôt dans la nature (tremblement de terre, profondeur d’une gorge entre deux montagnes...) nous invitant à apprécier la puissance divine elle-même. La perception du sublime implique donc toujours une relation conflictuelle entre l’entendement et l’imagination. ♦ On a postérieurement banalisé le terme pour y entendre simplement une beauté de qualité telle qu’elle exalte le spectateur et lui donne le sentiment d’être attiré « vers le haut » pour communier avec l’objet admiré. Parallèlement, l’usage moral de l’adjectif qualifie une action qui paraît dépasser les dimensions habituelles du comportement humain (en charité, courage, amour du prochain, etc.).



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