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STOLYPINE Piotr Arkadievitch

Homme politique russe. Ministre de l'Intérieur en 1904, puis Premier ministre en juill. 1906, après la dissolution de la première douma, il accentua la répression contre-révolutionnaire et s'efforça de détourner le mécontentement populaire en favorisant les pogroms. Il convoqua une deuxième douma en févr. 1907, mais dut la renvoyer en juin, face à l'opposition des sociaux-démocrates. Au même moment, il publiait une loi électorale restrictive, qui diminuait le nombre des électeurs ouvriers et paysans et favorisait les propriétaires fonciers : ainsi fut élue la troisième douma (1907/12). À partir de nov. 1906, il entama une grande réforme agraire qui, selon lui, devait écarter le péril révolutionnaire. Cette réforme accéléra en fait le processus de concentration et de prolétarisation des campagnes. Le régime fondé par Stolypine donna, dans un premier temps, un puissant essor à l'économie russe, mais il s'était aliéné la noblesse réactionnaire par ses réformes, et la gauche par sa politique de répression. Il périt assassiné. Voir RUSSIE. Redressement temporaire et chute du tsarisme.

Stolypine, Piotr Arkadievitch (Baden-Baden 1862-Kiev 1911) ; homme politique russe.

Ministre de l’intérieur et Premier ministre à partir de 1906, S. est le dernier grand homme politique de la Russie tsariste. Partisan, comme son prédécesseur le comte Witte, d’une évolution constitutionnelle de la Russie, il pense cependant ne pouvoir trouver d’issue à la confusion provoquée par la révolution de 1905 que dans des mesures de restauration de l’autorité. Il devient donc rapidement un défenseur inconditionnel de l’autocratie tsariste et ne rétablit le calme et l’ordre que par des procédés souvent brutaux. Un pouvoir policier pesant et la répression conduite par les tribunaux militaires de campagne institués par lui remettent en peu de temps la Russie sur ses anciens rails ; l’activité énergique du sombre et sévère Premier ministre ne suscite de réel écho que dans les milieux de droite. Il soutient également l’autocratie tsariste par sa politique à la Douma. Il n’a de cesse qu’en novembre 1907 une loi électorale lui permette de maîtriser le Parlement, qui met alors en oeuvre sans la moindre réserve sa politique et celle du tsar, et poursuit également la politique nationaliste de russification, notamment à l’égard de la Finlande. Par ailleurs, à travers son ambitieux projet de réforme agraire, S. révèle ses capacités d’homme d’Etat. Par les lois de 1906 et de 1910, il supprime la vieille communauté villageoise russe, le Mir, à laquelle le paysan russe était jusque-là lié, et crée les conditions nécessaires à l’apparition de paysans indépendants, vivant sur une exploitation économiquement viable. En même temps, un vaste remembrement agricole devait constituer les structures modernes d’une communauté foncière et enfin un audacieux projet d’implantation devait offrir des moyens d’existence aux petits paysans. La réussite de ce programme conçu sur plusieurs décennies et qui, en 1914, n’était que pour partie mis en oeuvre, est incontestée ; ses effets socio-politiques ont cependant contribué à accroître considérablement le prolétariat rural qui constituait un danger pour le gouvernement. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale empêche de porter un jugement définitif. Cependant, trois ans plus tôt, en septembre 1911, après avoir échappé à six attentats, S. fut assassiné à l’opéra de Kiev. Ses successeurs tentèrent de poursuivre sa politique, mais aucun d’entre eux n’acquit une dimension comparable ou seulement voisine de la sienne.

STOLYPINE, Petr Arkadiévitch (Dresde, 1862-Kiev, 1911). Homme politique russe. Il fut le dernier grand serviteur de l'autocratie russe. Noble propriétaire terrien, il devint en 1906 Premier ministre de Nicolas II et tenta d'affermir le régime en réprimant sévèrement l'opposition révolutionnaire et en décidant la dissolution de la seconde douma (1907). Afin de constituer à la campagne une bourgeoisie villageoise favorable au régime, il entreprit le démantèlement de la communauté villageoise (le mir) en autorisant par les oukases de 1906 les paysans à la quitter tout en gardant la propriété de leur exploitation. En réalité, cette réforme agraire favorisa les koulaks, paysans riches, qui achetèrent à bas prix les terres des petits propriétaires. Elle permit aussi aux paysans sortis du mir de coloniser la Sibérie. Stolypine, après avoir modifié la loi électorale, gouverna avec une douma de droite (la « douma des Seigneurs »). Considéré comme trop progressiste par la noblesse et trop réactionnaire par l'opposition libérale, il fut assassiné à Kiev par un révolutionnaire qui était en même temps agent de la police politique impériale, l'Okhrana. Voir Douma d'État, Révolution russe de 1905.

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