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SSEÛ-MA SIANG-JOU

SSEÛ-MA SIANG-JOU (appellation honorifique : Tchang K’ing). Poète chinois. Né à Tch eng tou (Sseu-tch’ouan) en 179, mort en 117 av. J.-C. De famille pauvre, il fut aimé par la fille d’un riche seigneur qui l’épousa. Sseû voulut plus tard l’abandonner, mais la jeune femme lui adressa une poésie qui le toucha (La Chanson des têtes blanches). Sseû demeura fidèle à sa femme, et plus que jamais s’adonna à la poésie. L’empereur Wou-ti (140-85 av. J.-C.) de la dynastie des Han antérieurs, ayant eu vent de sa renommée, l’appela à la cour pour lui confier une importante mission. Le poète, devenu l’arbitre des élégances, attirait à la cour poètes et artistes. Accusé de corruption, Sseû fut congédié, mais ne tarda pas a rentrer en grâce. Il est surtout connu pour son poème Chang-men fou qui décrit les souffrances de l’infortunée impératrice Tch’ên, reléguée par son époux dans le palais Chang Men (« le palais des portes lointaines »). L’empereur, après avoir lu ces vers, se réconcilia avec sa femme. A la cour, Sseû composa les neuf célèbres Hymnes sacrés dynastiques dont sept étaient chantés par des chœurs de jeunes gens et de jeunes filles aux sacrifices rituels impériaux célébrés en l’honneur de Chang Ti (« Seigneur d’en haut ») et des Wou Ti (« Souverains des cinq régions »). Le texte en a été recueilli au chapitre XXII de L’Histoire des Han antérieurs — Han Chou ou Ts’ien Han chou, de Pan Kou. Ces hymnes sont nettement inspirés de l’esprit taoïste, déjà fort répandu dans le peuple et les hautes classes. Les œuvres de Sseû-ma Siang-jou ont été recueillis dans le Sseû ma Siang-jou Ki.