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SMITH Adam

Économiste britannique. Pendant un séjour sur le continent, il se lia aux physiocrates (v.) français, en particulier à Turgot, et aux encyclopédistes (v.). Dans son ouvrage Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), il présenta des conceptions plus vastes que celles des physiocrates et notamment celle du travail comme véritable source de la richesse. Il posa les bases de la science économique. Les idées libérales de Smith, en faveur du libre-échange, contre le mercantilisme, se répandirent et triomphèrent rapidement dans un grand nombre de pays.
Smith, Adam (Kircaldy, Écosse, 1723-Édimbourg 1790) ; économiste britannique. Créateur de l’économie politique moderne, son importance pour les économistes libéraux est aussi grande que celle de Marx pour les économistes socialistes. Sa vie est toute consacrée à la pédagogie et à la recherche : fils d’un contrôleur des douanes, il fait ses études à Glasgow et à Oxford, puis devient professeur de logique et de philosophie morale à Glasgow. Il développe dans son enseignement des idées rationalistes et déistes, comparables à celles exprimées par beaucoup de ses contemporains, en particulier Voltaire, auquel il voue une profonde admiration. Il se fait connaître par un ouvrage de psychologie morale, la Theory of Moral Sentiments, parue en 1759, où il fonde l’éthique sur la sympathie. Il quitte la carrière de professeur pour devenir gouverneur chez le duc de Buccleugh, avec lequel il voyage en Europe entre 1764 et 1766. Il traverse Toulouse, séjourne à Genève où il rencontre Voltaire, puis à Paris où il fréquente les encyclopédistes et les physiocrates, en particulier Turgot. Rentré en Angleterre il publie son ouvrage majeur, les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), qui est la bible de l’économie dite classique. Il a un point de vue plus large que celui des physiocrates. Pour lui, la richesse ne repose pas uniquement sur l’agriculture. En revanche, le monde économique est un atelier où toutes les activités contribuent à la production des richesses grâce au travail de l’homme, qui est la véritable source du progrès, et à la division du travail qui accroît considérablement la production individuelle. Au total, l’économie est une somme d’efforts. Cela dit, S. n’annonce pas la Révolution industrielle et n’a pas l’intuition de l’avenir dont elle est porteuse. Proche de l’économie d’Ancien Régime, qui assure la primauté de l’agriculture, il est en fait un préindustriel et reste un homme du XVIIIe siècle qui croit en une loi naturelle bienveillante. Cette attitude se retrouve dans sa conception du mécanisme des prix et de l’adaptation de l’offre à la demande : la production excessive d’une marchandise fait baisser les prix et entraîne les entrepreneurs à la restreindre. À l’inverse, une production insuffisante pousse à la hausse de prix et incite les industriels à l’augmenter. Donc pour l’intérêt général il suffit que les activités individuelles et marchandes puissent jouer librement, sans intervention de l’État. Cette doctrine optimiste du « laissez faire laissez passer » s’oppose au mercantilisme et dépasse la doctrine physiocratique tout en défendant le libre-échange, qui doit favoriser la production en profitant de surcroît des avantages de la division internationale du travail. Cette préfiguration du libéralisme économique allait avoir pour filiation (involontaire) l’expansion industrielle du XIXe siècle, qui en ce sens peut être considérée comme l’héritière la plus directe de S.
Bibliographie : L. Salleron, La Richesse des nations, Adam Smith. Analyse critique, 1973.
SMITH, Adam (Kirkcaldy, Écosse, 1723-Édimbourg, 1790). Philosophe et économiste britannique. Il est l'auteur des Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations ( 1776), premier grand traité du capitalisme libéral. Il pense que la réalisation de l'intérêt général vient de la recherche par les hommes de leur intérêt personnel. Son oeuvre influença toute l'école libérale. Voir Ricardo (David), Say (Jean-Baptiste).