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SCOLASTIQUE

Du grec skholastikos, « relatif à l'école ».

- Nom : philosophie enseignée à l’« école », c’est-à-dire dans les universités européennes, de la fin du Moyen Âge (XIIe siècle) jusqu’au XVIIe siècle. - Adjectif (avec une valeur nettement péjorative) : dogmatique, verbeux, enfermé dans de stériles querelles de forme.
• L'un des principaux représentants de la scolastique est Thomas d'Aquin, qui a tenté de concilier la pensée d'Aristote (redécouverte grâce aux traductions arabes) avec les dogmes chrétiens.


SCOLASTIQUE, adj., n.m. et n.f. (lat. scholasticus « qui concerne l’école », « qui fréquente l'école », « écolier », « savant », « rhéteur »). L’orthographe la plus proche de l’étymologie serait « scholastique », mais elle est abandonnée. ♦ 1° Adjectif, a) Qui concerne l'École, au Moyen Âge (c’est-à-dire l’Université, qui fait autorité), et la philosophie qui y est enseignée ; b) Qui présente certains caractères de la philosophie scolastique, tantôt pour souligner le caractère cohérent et rigoureux qu'avait l’enseignement de ses maîtres illustres, tantôt, avec une intention critique, pour désigner les défauts de la scolastique décadente : rigidité, verbalisme, formalisme, distinctions pointilleuses, mécanisme même et soumission aveugle à une autorité ; c) D’allure scolaire. ♦ 2° Substantif. Au masculin : a) Un philosophe ou un théologien du Moyen Âgé, b) un étudiant séminariste ou un jeune religieux en cours d’études. Au féminin : a) Toute philosophie d’école ; b) La philosophie de l’école aristotélo-thomiste qui était celle du Moyen Âge, c) En termes critiques, toute philosophie, ou, plus généralement, toute doctrine qui se présente avec rigidité et soumission absolue à des principes considérés comme des dogmes et à des auteurs considérés comme des oracles. On a parlé de scolastique stoïcienne, de scolastique positiviste, de scolastique marxiste, de scolastique freudienne. La philosophie scolastique a été enseignée non seulement en France, mais dans l’Europe entière, du Xe au XVIIIe siècle. Elle cherchait un accord entre la Révélation et la lumière de la raison. Elle avait pour méthode l’argumentation syllogistique. Elle a atteint des sommets avec l’enseignement de saint Thomas d’Aquin, dont le philosophe de référence était Aristote. Il n’y a pas eu unanimité dans l’enseignement philosophique pendant sept siècles. Antérieurement à saint Thomas, il faut citer les Pères de l’Église, saint Augustin, saint Anselme, saint Albert le Grand. Il y a eu des déviations de la scolastique et même une antiscolastique. Saint Thomas d'Aquin a dominé à partir du XIIIe siècle. Il a distingué entre la raison et la foi, et a voulu employer toutes les forces de la raison pour comprendre ce que Dieu dit à l’homme dans sa Révélation. A l'égard des objets de foi, il n'a pas proposé de faire des actes de vérification ou de démonstration, mais un acte d’intelligence. La méthode adoptée est l'analogie, qui permet de passer d'une vérité à une autre qui n'est pas du même ordre. Une autre école, franciscaine, a été illustrée par saint Bonaventure et par le bienheureux Duns Scot.


scolastique
Art de penser théologico-philosophique, enseigné dans les écoles ecclésiastiques du Moyen Âge.
Commentaire La scolastique relie les dogmes chrétiens à la philosophie antique, celle d'Aristote surtout. Elle tente de concilier la foi et la raison, émettant l'hypothèse que la foi complète la raison. Son enseignement repose sur la grammaire et l'argumentation (le « pour » et le « contre »). Le terme a pris parfois un sens péjoratif, désignant tout enseignement dogmatique, sans rapport avec l'expérience de la vie.
Citation La théologie scolastique, fille bâtarde de la philosophie d’Aristote, mal traduite et méconnue, fit plus de tort à la raison et aux bonnes études que n’en avaient fait les Huns et les Vandales. (Voltaire, Essai sur les mœurs, LXXXII.)


SCOLASTIQUE (adj. et n.) 1. — Qui se rattache à la philosophie de l’École, c.-à-d. à cette adaptation d’ARiSTOTE enseignée dans les universités européennes du Moyen Âge au XVIIe siècle ; le terme devient péj. avec Descartes. 2. — (Par ext.) Savoir verbal, figé dans les cadres traditionnels.


SCOLASTIQUE nom fém. — Philosophie et théologie telles qu’elles étaient enseignées au Moyen Age par l’Université.
ETYM. : du grec skholastikos, de skholê = « école ». Venu du grec, mais à travers le latin. La scolastique constitua l’une des grandes étapes de l’histoire de la philosophie occidentale. Elle posa de manière extrêmement complexe et savante la question des rapports entre foi et raison, entre théologie et philosophie et contribua ainsi au développement de la métaphysique. Saint Thomas d’Aquin et Duns Scot comptèrent, avec beaucoup d’autres, parmi les grands noms de la scolastique. À partir de la Renaissance, cependant, comme en témoigne tout particulièrement l’œuvre de Rabelais, l’on dénigra la scolastique en lui reprochant notamment d’être devenue une pensée systématique, formaliste et impuissante à permettre le développement libre et véritable de la culture. L’œuvre de Descartes, au siècle suivant, s’oppose d’une façon radicale à la scolastique. C’est pourquoi, chez Voltaire par exemple, mais également dans la langue moderne, l’adjectif « scolastique » est péjoratif et désigne toute pensée qui, par esprit de système, se détourne de la réalité.
—► Education - Pédagogie — Quadrivium