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schizoïdie schizophasie schizophrénie schizothymie

schizoïdie, constitution mentale caractérisée par le repli sur soi. On retrouve dans la schizoïdie, sous une forme atténuée, les principales caractéristiques de la schizophrénie, telles la pauvreté des relations avec autrui, l’indifférence pour l’environnement, la propension à la solitude et à la rêverie, l’ambivalence, le goût pour l’abstraction. Pour cette raison, certains auteurs la considèrent comme une structure tempéramentale anormale, devant évoluer lentement vers la schizophrénie. Mais cette impression générale n’est pas véritablement confirmée par les faits : dans les antécédents de plus de 50 % de schizophrènes, on ne trouve pas de personnalité schizoïde prémorbide.

schizophasie, langage incohérent observé dans certains cas de démence précoce (schizophrénie). Dans un discours qui se déroule selon un rythme souvent rapide, des néologismes sont combinés aux mots usuels détournés de leur sens ; la mimique et le verbe ne correspondent plus et l’ensemble donne l’impression d’incohérence et d’hermétisme. La schizophasie n’affecte souvent que l’expression verbale.

schizophrénie, état pathologique caractérisé par une rupture de contact avec le monde ambiant, le retrait de la réalité, une pensée autistique. Sous le terme de schizophrénie, on regroupe un ensemble de troubles tels que des idées délirantes (vol de la pensée, par exemple), des hallucinations auditives (une voix commente les idées du sujet), un raisonnement illogique, l’indifférence affective, l’isolement social, une conduite étrange (accumuler des ordures chez soi, se parler en public...). La schizophrénie est une maladie universelle. On la rencontre sous tous les climats et toujours dans les mêmes proportions : un à deux cas pour 10 000 habitants (A. Jablensky,- O.M.S., 1986). Le schizophrène vit dans un monde archaïque ; ses acquisitions et ses facultés intellectuelles ne sont pas détériorées de façon irréversible, mais sa pensée suit une logique qui lui est personnelle, égocentrique, magique. Retranché dans son univers morbide, il semble inerte et indifférent au monde qui l’entoure ; il vit dans la solitude de ses rêveries. Les principales formes cliniques de la schizophrénie sont le type, désorganisé, caractérisé par l’incohérence de la pensée, l’absence d’idées délirantes systématisées et une affectivité émoussée, inappropriée ou niaise ; le type catatonique (mutisme, négativisme, maintien volontaire d’une posture...) et le type paranoïde (idées délirantes de persécution, de grandeur, de jalousie...). On a essayé de comprendre les causes de cette affection, qui apparaît généralement entre quinze et quarante-cinq ans, mais aucune explication proposée n’est satisfaisante : H. Gurling (1988) incrimine le mauvais fonctionnement d’un ou de plusieurs gènes situés sur le chromosome n° 5. Certains croient qu’il pourrait s’agir de séquelles d’encéphalite, mais on ne trouve pas de lésions spécifiques de la schizophrénie. S. Freud note la fréquence de tendances homosexuelles inconscientes ; d’autres invoquent la mauvaise qualité du lien interhumain par suite d’une carence affective précoce ou de l’attitude castratrice d’une mère abusive, etc. La schizophrénie évolue tantôt par poussées, tantôt d’une façon continue. Elle est sensible aux neuroleptiques et à la clozapine G Kane, 1988).

schizothymie, organisation psychologique normale dominée par l’introversion. Le schizothyme paraît froid, distant et inaffectif. Son attitude est une défense : il se replie sur lui-même pour se protéger des agressions du monde extérieur. Sa solitude, son retrait de la réalité, sa propension à la rêverie répondent à ce besoin. Ses réactions, imprévisibles, sont des décharges brutales de tension accumulée. Intellectuellement, c’est souvent un original, idéaliste, porté à l’analyse abstraite et à la systématisation. Son type morphologique est habituellement longiligne (leptosome), mais parfois, aussi, athlétique ou dysplastique.

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