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SCEPTIQUE

SCEPTIQUE, adj. (gr. skeptikos « qui examine », « qui observe »). ♦ 1° Qui concerne la position philosophique ci-dessus définie. ♦ 2° Qui est disposé au doute, qui a des difficultés à croire et à affirmer, qui se fait un système de susciter des objections.

sceptiques (gr. skepsis, «examen»). Philosophes grecs qui soutiennent que la connaissance est impossible. Comme école philosophique distincte portant ce nom, le scepticisme commence avec Pyrrhon d'Élis (v. 365-v. 270 av. J.-C.), mais bien avant cela certains philosophes avaient adopté des attitudes sceptiques, notamment les sophistes. À la suite d'Alexandre, Pyrrhon avait voyagé jusqu'en Inde; là, selon la tradition, il avait rencontré des magi qui avaient influencé l'évolution de sa pensée philosophique. Revenu à Élis, il y vécut dans le calme le reste de ses jours. Il ne laissa aucun écrit, et l'on n'a que des fragments des oeuvres de ses disciples. Tirant argument des erreurs de la perception sensorielle et des contradictions entre les doctrines des philosophes «dogmatiques », Pyrrhon concluait que la connaissance de la véritable nature des choses est inaccessible. La seule attitude convenable consistera donc à suivre les apparences des choses (phainomena), à suspendre son jugement (epochê), à éviter de s'engager, dans le but d'obtenir la tranquillité de l'esprit (ataraxia). Ses disciples les plus influents furent Timon (2) de Phlionte, Philon de Larissa (qui dirigeait l'Académie d'Athènes au Ier s. av. J.-C.), et Nausiphane de Téos ; notre principale source d'information sur les sceptiques est le long exposé de la doctrine que propose Sextus Empiricus (fin du IIe s. apr. J.-C.). On ne sait pas bien quelle fut la relation entre le scepticisme de Pyrrhon et celui de l'Académie d'Athènes, introduit dans l'école par Arcésilas (directeur de l'Académie v. 265 av. J.-C.) et développé un siècle plus tard par Carnéade. Il semble probable qu'Arcésilas ait subi l'influence de Pyrrhon.

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