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SARGON II / Sargon Ier

Roi d'Assyrie (v.) (721/05 av. J.-C.). Il succéda à Salmanassar V sur le trône d'Assyrie, s'empara de Samarie et détruisit le royaume d'Israël (721) ; une grande partie de la population fut déportée et remplacée par des colons du sud de la Mésopotamie. Sargon dut faire face à une coalition de princes syriens et de l'Égypte, qu'il affronta à Qarqar et vainquit à Raphia (720). En 717, il annexa Karkemish, puis réduisit les principautés néohittites du Taurus et s'empara du royaume d'Ourartou en 714. Il put alors se retourner contre la Babylonie révoltée (710), puis vaincre les Philistins et soumettre Chypre au paiement d'un tribut. Au sommet de sa puissance, il se fit construire un nouveau palais dans sa nouvelle capitale, Doûr-Sharroukîn (actuelle Khorsabad). Mais, à peine eut-il le temps de l'inaugurer qu'il périt lors d'une campagne en Anatolie. Son fils Sennachérib sut maintenir l'autorité de la nouvelle dynastie sur le vaste empire assyrien.

Sargon II ; roi d’Assyrie [v. 722-705 av. J.-C.].

De Salmanazar V, fils du grand Tiglat-Pileser III, on sait peu de choses en dehors de la prise de Samarie et du fait qu’il fut renversé par un officier, à la tête d’une révolution de palais d’origine religieuse. Le nouveau roi d’Assyrie prend le nom de Sargon (« roi légitime ») qui évoque le souverain fondateur de la dynastie d’Akkad. Devant faire face à une rébellion de ses sujets et de ses villes (Assur, en particulier), S. ne peut se rendre à Babylone pour s’y faire couronner. Aussi, cette cité profite de l’occasion pour retrouver son indépendance. De nombreuses et longues campagnes militaires permettent à S. de rétablir l’universalité de l’empire créé par Tiglat-Pileser S’il s’attribue la prise de Samarie, réalisée par son prédécesseur, S. soumet en revanche toute la Syro-Palestine, repousse les Égyptiens en Palestine, soumet à nouveau Babylone, impose le tribut à Chypre (première expédition maritime assyrienne) et à la Syrie, et se bat en Anatolie avec le roi de Phrygie, Midas. Il combat et anéantit le royaume d’Ourartou, en Arménie, qui avait durement souffert sous la poussée des Cimmériens qui affluaient du Caucase. Même les Sabéens d’Arabie du Sud envoient des cadeaux, comme du temps de Tiglat-Pileser. S. conserve le système d’administration provinciale, institué par ses prédécesseurs. Au nord-est de Ninive, près de Khorsabad, le roi se fait édifier en 717 sa propre ville, autour d’un vaste ensemble de palais et de temples appelé Dour-Sharroukîn, c’est-à-dire « forteresse de Sargon ». Inaugurée comme capitale un an seulement avant l’assassinat de S., elle ne tarde pas à être abandonnée par ses successeurs. Ce fut la première ville mésopotamienne découverte et fouillée, l’endroit où en 1843 le consul de France à Mossoul découvrit les Assyriens. Elle abrite de hautes portes sculptées, des animaux fabuleux et des divinités protectrices, des fresques et des bas-reliefs représentant des processions : l'ensemble témoigne de la puissance de S., cet usurpateur, dont le royaume n’exista qu’au prix de guerres incessantes.

Bibliographie : G. Roux, La Mésopotamie, 1985.

Sargon Ier ; roi d’Akkad [v. 2334-2279 av. J.-C.]. Avec l’avènement de S. d’Akkad et sa conquête, entreprise depuis Kish, des royautés isolées du « Pays des Deux Fleuves » (surtout celle du puissant Lougalzagezi d’Uruk), une dynastie sémite réussit à unifier pour la première fois des petits Etats sumériens de Mésopotamie, dirigés jusqu’alors par des princes-prêtres qui se battaient constamment les uns contre les autres. Le changement ainsi apporté à la pensée politique, à la langue et à l’art imprègne désormais la culture de la Mésopotamie. Cependant, il ne semble pas que S., dont la légende - comme pour nombre d’autres fondateurs d’États (Moïse, Cyrus II, Romulus) - fait un enfant trouvé, abandonné dans les eaux du fleuve, qui de jardinier devient échanson du roi Sekish, avant de le détrôner, ait été considéré comme le fondateur d’une dynastie d’usurpateurs étrangers. C’est bien davantage le processus continu de sémitisation, dû à l’afflux déjà ancien d’une population venue du désert syrien qui absorbe lentement le peuple sumérien (en particulier dans la région de Kish), qui explique la position occupée par S. Les immigrants reprennent en effet l’écriture cunéiforme élaborée par les Sumériens, « akkadianisent » des expressions de la langue sumérienne tandis que les Sumériens empruntent des vocables akkadiens. Au fil du temps, les deux peuples se mélangent. Devenu donc « roi du Pays de Sumer » et « roi de Kish », S. veut que son règne inaugure une période nouvelle : il fonde une capitale, Akkade (ou Agadé), en fait un grand port fluvial ; il impose l’akkadien qui devient la langue officielle à la place du sumérien ; il adopte le système de datation par « nom d’années ». Mais il ne heurte pas la sensibilité de ses sujets, conserve les gouverneurs et les notables et respecte leurs croyances religieuses. Avec la fondation d’un empire qui s’étend de la Syrie à l’ouest de l’Iran, de la Cappadoce jusqu’au golfe Persique, S. réalise pour la première fois l’idéal oriental du royaume de Dieu -S. se proclame « oint d’Anum », « vicaire d’Enlil » - qu’évoquera encore, mille cinq cents ans plus tard, un roi assyrien en prenant ce même nom pour monter sur le trône (Sargon II). Malgré tout, à la fin de son long règne, une chronique signale une révolte généralisée contre le vieux roi.

Bibliographie : G. Roux, La Mésopotamie, 1985.




SARGON L'ANCIEN. Fondateur de la dynastie d'Akkad, il régna entre 2370 et 2314 av. J.-C. Grand conquérant, il mit fin à la domination des Sumériens vers 2345 av. J.-C. et fonda un empire s'étendant du golfe Persique à la Méditerranée orientale. Mais il dura à peine un siècle. Voir Akkadiens.

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