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Robin DAVIS

Né Robert Israël le 29 mars 1943 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Davis a appris le cinéma sur le tas. Étudiant en droit et en lettres à Paris, il hante les salles obscures et assiège les maisons de production pour obtenir des stages. Bientôt il commence à travailler sur des films de télé puis entre dans l’équipe de Georges Lautner. Il passera dix ans à ses côtés, apprenant tout des différentes étapes de la création d’un film et gravissant les échelons de la profession (deuxième assistant, premier assistant, réalisateur de deuxième équipe). Il travaillera aussi, le temps de deux films, pour Claude Faraldo (Bof, Themroc). En 1974, Davis a la chance de voir son premier long métrage représenter la France à Cannes. Et s’il n’y obtient aucune récompense, il n’en sera pas de même au festival de San Francisco. Cette histoire de deux vieux messieurs qui vivent ensemble depuis des années pour améliorer l’ordinaire serait très banale si, brusquement, l’un d’entre eux ne supportait plus l’autre et décidait de le faire mourir avant lui. Peinture de mœurs agressive et méchante du troisième âge, alliant humour noir et cynisme mais dégageant aussi une réelle affection pour les personnages, Ce cher Victor possède bien des qualités malgré quelques longueurs. Pendant quatre ans, Robin Davis refuse plusieurs propositions car il ne veut tourner que des films dont il pourrait revendiquer l’entière paternité. Il lui faudra attendre 1979 pour que Véra Belmont lui propose de faire un film policier: La Guerre des polices sera un grand succès public et vaudra à Claude Brasseur le César du meilleur acteur. Ce polar, fort d’une histoire solide, est entièrement porté par l’action; il fonctionne sur de vieilles recettes éprouvées mais, au passage, dénonce avec vigueur certaines méthodes d’investigation contestables de la police, sans pour autant apparaître comme un film à thèse. Robin Davis prend goût au genre policier et réalise coup sur coup deux adaptations médiocres d excellents auteurs de séries noires: Le Choc, d’après La Position du tireur couché de Jean-Patrick Manchette, et J’ai épousé une ombre, d’après William Irish. Écrasé par la présence d’Alain Delon et de Catherine Deneuve dans le premier, incapable de recréer le climat angoissant d’Irish dans le second, Robin Davis compose deux œuvres aseptisées et sans âme. Hors-la-loi suit la cavale à travers la campagne d’un groupe de jeunes adolescents plus ou moins délinquants. Malgré la sincérité du metteur en scène vis-à-vis des problèmes abordés (racisme, insécurité, chômage...) lyrisme et romantisme sentent la pacotille et Robin Davis semble avoir oublié la grammaire cinématographique la plus élémentaire.

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